La santé et la sécurité au travail, c’est aussi la santé mentale
Au Canada, en vertu de la loi, c’est partout et à tous les échelons que l’employeur est tenu de veiller à ce que le milieu de travail soit exempt de dangers et sain, et ce, également, sur le plan de la santé mentale.
En effet, tout employeur doit s’apercevoir de l’existence et de la nature de tout danger qui serait présent dans le milieu de travail et veiller à l’éliminer ou à en atténuer l’ampleur. De plus, il est de son devoir de faire le nécessaire afin que son personnel soit suffisamment renseigné, bien formé et convenablement supervisé pour savoir travailler de façon exempte de dangers et saine, ce qui, par exemple, suppose la connaissance de tout danger dont la présence soit avérée ou dont la manifestation soit à prévoir. Or, lorsqu’il se penche sur les effets du travail à proprement parler comme du milieu où l’on doit effectuer le travail en question, il faut absolument que l’employeur tienne aussi compte de ce en quoi tout cela peut toucher son personnel au point de vue de la santé mentale.
Il est judicieux de prévoir une stratégie raisonnée en matière de santé mentale des gens au travail!
Si, sur le plan de la santé mentale, le personnel d’un milieu de travail donné s’y porte bien, son rendement général est élevé et son taux d’absentéisme est faible; de même, au point de vue de la santé en général, les coûts en sont réduits pour l’employeur. C’est donc tout le monde qui y gagne, c’est-à-dire ce dernier comme son personnel. Selon la nature du milieu de travail, l’état de celui-ci et la mentalité de son personnel en matière de santé et de sécurité au travail peuvent contribuer d’une manière considérable à la bonne santé mentale de tout membre du personnel en question ou nuire tellement à celle-ci que ce dernier risque de finir par en éprouver une grande tension nerveuse (un stress) ou de l’angoisse, voire d’en faire une dépression.
Voici quelques-uns des facteurs qui peuvent mener à une dégradation de l’état de santé mentale d’un membre du personnel d’un milieu de travail donné :
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Le caractère inadéquat du règlement en matière de santé mentale et de sécurité au travail
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La mauvaise qualité des communications et l’ineptie des méthodes de la direction de l’établissement ou de l’organisation
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L’opprobre (la honte) qu’il y aurait autour des questions relevant de la santé mentale et les discriminations qui en découlent
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Le présentéisme (soit, par exemple, le fait de travailler alors qu’on est malade)
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Le fait de ne guère avoir voix au chapitre relativement à la prise des décisions
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L’insuffisance du soutien qu’on apporte au personnel
Quand c’est de la santé mentale qu’il s’agit, les gens ont plus de chances de se reconnaître vulnérables que d’avoir la sensation de ne pas être interpelés. Précisément, au travail, la tension nerveuse (le stress) peut devenir insupportable et, si l’on néglige de s’en occuper, les risques d’ennuis de santé mentale tels que l’angoisse et la dépression nerveuse sont éventuellement accrus. En outre, les ennuis de santé mentale touchant au moins une personne sur cinq, les travailleuses et les travailleurs en général ont une bonne raison de se serrer les coudes et de veiller à ce que leur employeur mette au point une stratégie efficace en ce qui concerne la protection de la santé mentale dans le milieu de travail. Toutefois, il faut toujours se rappeler que c’est à l’employeur qu’il incombe de faire le nécessaire afin que le milieu de travail ne soit pas dangereux pour son personnel.
En concevant une stratégie de protection de la santé mentale des gens au travail qui soit proactive et efficace et dont l’élaboration des principes et des processus suppose le concours des salarié(e)s, on peut contribuer à effacer complètement et définitivement la honte autour des questions relevant de la santé mentale, à faire en sorte que la qualité de la vie de tout membre du personnel s’améliore, à faire diminuer la fréquence des congés de maladie et à faire obtenir une hausse du rendement des travailleuses et travailleurs ou employé(e)s.
Voici comment il faut s’y prendre pour faire disparaître la honte :
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Au lieu de la ou le juger défavorablement ou bien de se mettre à la ou le tenir à distance, appuyer chaque travailleuse ou travailleur qui voudrait apprendre ce qu’il s’agit de faire pour s’occuper d’un ennui de santé mentale
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Soutenir les travailleuses et les travailleurs qui sont aux prises avec des ennuis de santé mentale
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Éviter de généraliser en se fondant à tort sur une impression selon laquelle les ennuis de santé mentale seraient particulièrement fréquents chez les gens de certains groupes de la population que, par exemple, on distingue au point de vue ethnique ou sur le plan de l’identité sexuelle
Dans le milieu de travail, comment peut-on s’y prendre pour contribuer à la bonne santé mentale des gens?
Selon le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail, il existe huit moyens précis que tout employeur peut mettre en œuvre afin d’aider son personnel à bien se porter au point de vue de la santé mentale :
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L’inciter à participer activement à la prise des décisions
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Veiller à ce qu’il comprenne clairement quel est son rôle ou quelle est sa tâche
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L’aider à maintenir un juste équilibre entre le travail et la vie personnelle
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Encourager les propos et les gestes par lesquels on fait preuve de respect à l’égard des autres au lieu de les rabaisser
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Veiller à ce que sa charge de travail ne soit pas excessive
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Laisser à celui-ci la possibilité de continuer à s’instruire
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Prévoir un processus de résolution des conflits dans le milieu de travail
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Prendre soin de témoigner d’une manière convaincante de la reconnaissance de la contribution qu’il apporte à divers titres