On lance une nouvelle campagne pour mettre fin à la violation des droits des travailleurs migrants du Guatemala

Les TUAC Canada et l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA) sont à la tête d’une nouvelle campagne pour dénoncer les abus systématiques dont sont victimes les travailleurs agricoles du Guatemala qui viennent au Canada dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTÉT) ainsi que la violation constante de leurs droits.

Le but de la campagne, qui a pour titre Mettre fin à l’oppression et à l’injustice pour les migrants, est d’attirer l’attention sur les infractions à la loi que l’on commet par la façon dont on traite les travailleurs guatémaltèques et sur les clauses dégradantes d’un contrat qu’un groupe d’employeurs du nom de FERME et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) les forcent à signer. Pourtant, cette dernière est une agence intergouvernementale qui aurait pour mandat, si l’on en croit son site officiel, de « promouvoir la migration dans le respect de l’humanité et l’ordre pour le bien de toute la société ».

« Chaque année, plus de 4 000 travailleurs et travailleuses agricoles du Guatemala viennent au Canada. C’est en bonne partie grâce à leur dur labeur que la population canadienne peut se nourrir et que l’une des industries les plus importantes du pays demeure viable », déclare Andrea Galvez, la coordonnatrice du centre de l’ATA situé à Saint-Rémi, au Québec, où travaillent un bon nombre d’entre eux. Puis, elle ajoute : « Or, nous entendons constamment parler des individus et des organisations qui profitent du Programme des travailleurs étrangers temporaires et dont l’attitude rabaisse les travailleurs migrants du Guatemala et les démoralise. »

Le recrutement des travailleurs se fait par l’entremise de l’OIM au Guatemala et ceux-ci sont obligés d’effectuer illico un dépôt de 400 $ (ce qui représente une bonne petite fortune pour le Guatémaltèque moyen) avant même qu’on ne leur accorde le droit de travailler dans les champs au Canada. Le travailleur ou la travailleuse qui refuse de se plier aux clauses scandaleuses du contrat peut perdre son emploi et son dépôt, ce qui représente un véritable spectre pour eux, car ils sont généralement obligés d’emprunter à des amis et à des gens de leurs familles afin de réunir la somme en question. 

Bien que la gestion du PTÉT soit la responsabilité du ministère fédéral des Ressources humaines et du Développement des compétences (RHDCC), le contrat qu’on impose ainsi aux travailleurs migrants lui interdit de se mêler des clauses portant sur les tâches assignées. Dès que le travailleur y a apposé sa signature, on le fait entrer au Canada pour le laisser à la merci de son employeur.

Tout en exigeant que l’on réforme immédiatement le PTÉT en profondeur, les TUAC Canada et l’ATA exhortent vivement les autorités canadiennes à ouvrir une enquête publique concernant la façon dont le groupe FERME et l’OIM gèrent le programme.

On encourage tous les militants et toutes les militantes à prendre part à la lutte en écrivant des lettres et en communiquant avec leurs amis et connaissances afin d’aider à passer le message au moyen d’un lien menant à la page de la campagne.


Vol. X, no 29 • 26 juillet 2010