Les TUAC Canada dénoncent à leur tour ce que deviendra le recensement

La décision du gouvernement Harper de supprimer le long questionnaire obligatoire du recensement pour le remplacer par une participation volontaire ravira peut-être la base libertaire du premier ministre fédéral ainsi que les gens rêvant d’un État réduit au minimum, mais, pour la population, elle aura des conséquences désastreuses.

Que la contribution au recensement ne soit plus obligatoire, mais désormais volontaire ne sera pas sans grands inconvénients. C’est un changement qui nous privera de beaucoup de renseignements indispensables sur la situation de l’emploi, l’immigration, le logement, les revenus et l’éducation; pourtant, il s’agit là des questions qui exigent que l’on fasse des choix éclairés tandis que nous sortons du marasme économique.

Avec ce sondage qui se fera à la va-vite, il faudra redoubler d’effort pour obtenir des réponses fiables, il n’y aura plus d’informations détaillées et l’on ne sera plus en mesure de déceler les tendances qui touchent la vie que nous menons.

Le statisticien en chef de StatCan Munir Sheikh a déclaré que le projet de M. Harper était voué à l’échec. L’intégrité du recensement canadien, que l’idée de M. Harper aura pour effet de compromettre, tient tellement à cœur M. Sheikh qu’il a remis sa démission pour cette raison. Il n’est pas le seul : un grand éventail de citoyens et de groupes divers ont déclaré qu’ils s’opposaient aussi au changement proposé.

Le gouvernement de M. Harper prétend qu’il en a décidé ainsi en raison des inquiétudes portant sur la vie privée (et que personne ne devrait risquer la prison pour ne pas avoir rempli le questionnaire du recensement), mais, jusqu’ici, il n’a rien fait pour prouver la véracité de ses dires. Or, depuis la création de l’organisme public, la confidentialité des renseignements personnels que recueille Statistique Canada n’a jamais été en péril. De plus, la commissaire à la vie privée, qui relève effectivement de ce même gouvernement, n’a reçu que deux plaintes à la suite du recensement de 2006.

À cause du choix que fait le présent gouvernement, ceux qui le suivront ne disposeront plus d’un outil nécessaire à la prise de décisions bénéfiques pour l’ensemble de la population canadienne en matière de politiques publiques.

Le temps presse et nous devons agir afin de contrecarrer le plan du gouvernement conservateur, qui désire éliminer le grand questionnaire détaillé, et de parvenir à un compromis grâce auquel on conservera la qualité supérieure des données du recensement du Canada.

Les membres des TUAC Canada peuvent se joindre à la campagne visant à maintenir le formulaire du recensement tel qu’il est en signant la pétition ayant pour titre Gardons le formulaire long du recensement canadien et en en transmettant le lien à partir de leur profil de Facebook et de leurs commentaires sur Twitter.


En toute solidarité,

Wayne Hanley


Vol. X, no 31 • 9 août 2010