Mois du patrimoine asiatique

Depuis plus de deux cents ans, les nouveaux arrivants asiatiques au Canada ont enrichi ce pays grâce à leur culture, leurs traditions, leurs talents et le développement de leur conscience communautaire. Ils sont venus au Canada de l'Extrême-Orient, de l'Asie du Sud, de l'Asie occidentale et du Sud-Est asiatique, contribuant à la diversité et à la prospérité du Canada. Tout au long du mois de mai, les membres de cette communauté pleine de vie célèbrent le Mois du patrimoine asiatique comme un moment de réflexion sur leur passé et leur avenir, dans une patrie appelée Canada.

Le passé n'a pas été facile. Dans les années 1880, une « taxe d'entrée » fut imposée par le gouvernement fédéral qui demandait une somme de 500 $ pour chaque personne originaire de la Chine entrant au Canada, généralement pour travailler à la construction du chemin de fer. La taxe était équivalente à deux ans de salaire sur l'un des chantiers de travail les plus dangereux, éreintants et incontrôlés au Canada. Elle resta en vigueur jusqu'en 1923. Les débuts du 20e siècle au Canada ont également vu l'exploitation des travailleurs agricoles d'Asie du Sud et, quatre décennies plus tard, l'internement des Canadiens d'origine japonaise durant la guerre, fondé uniquement sur leur origine ethnique.

Cela fait partie du passé, mais l'exploitation des nouveaux travailleurs au Canada, dont bon nombre viennent d'Asie, continue de façon honteuse. La taxe d'entrée est appliquée par des courtiers en emploi sans scrupules qui servent de lien avec le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTÉT) du gouvernement Harper qui échoue à fournir une surveillance de base de l'employeur et à faire appliquer les droits de la personne. Au cours des dernières années, par exemple, un grand nombre de travailleurs venus au Canada de la Thaïlande ont été internés puis déportés, après que l'employeur bénéficiant du  PTÉT les ait remerciés de leurs services, ce qui les a obligés à entrer dans l'économie clandestine, ou à revenir travailler au même emploi mais « au noir ». 

Cependant l'histoire est différente pour les membres des TUAC Canada venus par le biais du PTÉT et travaillant en Alberta et au Manitoba. Leur convention collective sert de chemin vers le statut de résident permanent, avec les autres protections fournies par les droits du travail et les droits syndicaux.   

La diversité représente l'une des plus grandes forces que possède un syndicat ou un pays. Le Mois du patrimoine asiatique n'est pas seulement un moment destiné à honorer nos consoeurs et confrères de souche asiatique, mais aussi le temps de se pencher sur leur lutte, et notre alliance, afin que la justice et l'inclusion sociales persistent durant le siècle actuel comme dans le siècle précédent. 


Solidairement,

Wayne Hanley

Président national