Huguette Plamondon (1926 – 2010)

C’est avec une grande tristesse que les TUAC Canada apprennent le décès d’Huguette Plamondon, qui a consacré plus de cinq décennies à bâtir le syndicat, à améliorer la vie des familles de travailleuses et de travailleurs et à ouvrir la voie aux femmes du Canada.

Le 29 septembre, à Montréal, une crise cardiaque a emporté la consœur Plamondon. Elle avait 84 ans.

Dès ses débuts, en 1945, époque où elle était secrétaire au bureau montréalais des Travailleurs unis des salaisons d’Amérique (ou TUSA, l’un des syndicats prédécesseurs des TUAC), Huguette incarnait la nouvelle génération des Canadiennes au travail.

Peu après avoir fait son entrée dans la population active, la consœur Plamondon s’est retrouvée mêlée à une grève massive touchant toute l’industrie des salaisons au Canada. Huguette, mue par la ferme conviction du bien-fondé de la justice sociale, s’est mise à soutenir ardemment la grève : elle a été aux premières loges sur les piquets de grève et est devenue une source d’inspiration et d’encouragement pour ses consœurs et ses confrères du mouvement syndical. Elle avait alors 21 ans.

Parce qu’elle avait la particularité rare de combiner en elle l’intelligence, la passion et l’éloquence, la consœur Plamondon a connu une ascension rapide dans les rangs du mouvement syndical. De plus, elle entrait dans l’histoire chaque fois qu’elle franchissait un jalon du parcours de sa vie.

Huguette a été élue présidente du Conseil des travailleurs et travailleuses du Montréal métropolitain en 1955, ce qui faisait d’elle la première femme au Canada se trouvant à la tête d’une grande organisation syndicale. Un an plus tard, la consœur Plamondon est aussi devenue la première femme au pays à obtenir un poste de dirigeante syndicale à l’échelle nationale, soit celui de vice-présidente du tout nouveau Congrès du travail du Canada (CTC).

En 1961, Huguette s’est à nouveau distinguée dans l’histoire du Canada en proposant la nomination de celui qui allait être le premier chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), c’est-à-dire Tommy Douglas, lors du congrès de fondation du parti. Au sein des TUAC Canada, elle a exercé les fonctions de vice-présidente internationale et d’adjointe au directeur national pendant plusieurs années et, pendant longtemps, elle a également été présidente de la section locale 744P des TUAC Canada, au Québec.

La consœur Plamondon avait pour époux le chef syndical national Roméo Mathieu, qui, lui, est décédé en 1989.

« C’était une pionnière », déclare le président national des TUAC Canada Wayne Hanley en parlant d’Huguette Plamondon.   « Elle a passé toute sa vie adulte à lutter pour la justice et à agir en faveur des intérêts des familles de travailleuses et de travailleurs. C’était une championne de la cause des femmes des TUAC Canada et de leurs consœurs du mouvement syndical en général et d’autres milieux. Grâce à ses efforts, les choses ont durablement changé et nous serons toujours reconnaissants de l’héritage monumental qu’elle nous laisse. »

Un service funèbre se tiendra le samedi 16 octobre, de 13 h à 17 h, au Mausolée Saint-Martin, à Laval (au Québec).


Vol X, no 39 • 4 octobre 2010