28 avril – Journée nationale de deuil à la mémoire des travailleuses et travailleurs blessés ou tués au travail


28 avril – Journée nationale de deuil à la mémoire des travailleuses et travailleurs blessés ou tués au travail

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Le 28 avril, alors que nous honorons la mémoire des travailleuses et travailleurs blessés ou tués au travail,  nous devons aussi songer à poursuivre la lutte pour les vivants. Tragiquement, les décès et les accidents de travail demeurent une terrible réalité. Au cours des deux dernières décennies, plus de 15 000 personnes ont perdu leur vie dans des accidents de travail, et des centaines de milliers d’autres sont victimes de blessures et d’incapacités

Comment se fait-il que, dans un pays riche et moderne, près de trois travailleurs meurent chaque jour des suites d’accidents ou de maladies du travail? Bien que les gouvernements et les entreprises reconnaissent l’importance de la santé et de la sécurité au travail, la réalité est qu’ils agissent seulement quand ils en sont contraints. Il y a deux ans, après que quatre travailleurs étrangers temporaires à Toronto eurent décédé en tombant d’un échafaudage à la veille de Noël, le gouvernement de l’Ontario a commandé une enquête spéciale sur l’accident et sur la question plus vaste de la sécurité au travail.   

Ont été présentées de nombreuses recommandations consistant notamment à mieux inspecter les lieux de travail et à obliger les employeurs à intensifier leurs programmes de formation à la sécurité.  Mais les recommandations n’ont servi à rien pour deux travailleurs étrangers temporaires de la Jamaïque qui ont perdu la vie en Ontario quelques mois plus tard en respirant des vapeurs toxiques pendant qu’ils travaillaient dans l’espace confiné d’une cuve. En fait, ces travailleurs n’étaient même pas protégés par une réglementation concernant les espaces confinés car les mesures législatives relatives à la santé et à la sécurité des travailleurs agricoles de l’Ontario n’ont toujours pas de règlements clairement définis.   

En Alberta, les travailleurs agricoles meurent encore trop souvent de manière tragique, mais cela ne suffit pas pour amener le gouvernement albertain à offrir aux travailleurs agricoles les protections garanties par la Occupational Health and Safety Act (loi sur la santé et la sécurité au travail).

Comment donc se fait-il que les décès et les accidents du travail demeurent si courants? En partie, du fait de l’insouciance de certains gouvernements qui considèrent la problématique comme un coût opérationnel. Malheureusement, ce sont les travailleurs et leurs familles qui subissent ce coût terrible. Une autre raison? Les lieux de travail non syndiqués les travailleurs ne sont pas informés de leurs droits à la santé et à la sécurité, ou, s’ils le sont, gardent le silence par crainte de représailles. C’est le cas des centaines de milliers de travailleurs étrangers temporaires que le gouvernement Harper fait venir au Canada et les abandonne pour qu’ils se débrouillent d’eux-mêmes

Nous devons donc veiller à ce que la législation sur la santé et la sécurité soit complète, qu’elle s’applique à tous et qu’elle soit surveillée et mise en œuvre. Au sein des TUAC Canada, nous poursuivrons notre lutte pour nous assurer que tous les travailleurs – pas seulement nos membresont le droit à un environnement de travail sain et sécuritaire. Nous continuerons à créer et à mettre en œuvre des programmes d’éducation et à faire pression pour obtenir des lois qui protègent les travailleurs qui ne sont pas couverts par les lois actuelles sur la santé et la sécurité.

Et nous nous souviendrons qu’aucun décès ni aucune blessure au travail ne sont acceptables.

Solidairement,

Wayne Hanley,

Président national