Un des principaux syndicats du secteur de la vente au détail au Canada demande qu’on se soumette à « l’épreuve des faits » au moment où Walmart orchestre un ralliement visant à stimuler les travailleuses et travailleurs de plusieurs pays

Le chef national du plus grand syndicat du secteur privé au Canada, les Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC Canada), demande qu’on se soumette à « l’épreuve des faits » après que Walmart eut organisé hier un ralliement à Fayetteville, dans l’État de l’Arkansas, afin de stimuler les travailleuses et travailleurs internationaux.

« Tout le monde sait très bien que Walmart mise sur sa division internationale en vue de toute croissance future », déclare Wayne Hanley, le président d’un des principaux syndicats du secteur de détail au pays, les TUAC Canada. « Le problème qui se pose, c’est que de plus en plus de gens dans le monde observent l’attitude de Walmart dans un nombre croissant de pays, dont le Mexique et le Canada, et affirment qu’ils ne veulent pas accueillir une entreprise qui méprise leurs valeurs nationales, leurs lois et leurs droits », poursuit Wayne Hanley en faisant allusion au récent scandale de camouflage des activités de corruption de Walmart au Mexique ainsi qu’à la longue et honteuse réputation du détaillant pour son mépris de la liberté d’association au Canada. 

« Le scandale de camouflage des activités de corruption rapporté dans le New York Times est la plus récente constatation de la tendance au mépris de la loi qui domine dans les plus hautes sphères de la compagnie Walmart », déclare le confrère Hanley. « Au lieu de tenir un ralliement pour stimuler les travailleuses et travailleurs de plusieurs pays, n’est-il pas temps d’examiner sérieusement le comportement de Walmart dans le monde et de voir quelles en sont les répercussions sur le succès de l’entreprise à court terme et à long terme?  Pour assurer la crédibilité et l’avenir de Walmart dans les marchés internationaux, il appartient bel et bien à ses nombreux actionnaires d’exiger que les dirigeants de l’entreprise rendent des comptes aux consommateurs, aux investisseurs, aux travailleurs et dans les collectivités elle est présente ou veut s’installer, y compris les villes et les localités du Canada. À l’heure actuelle, les gens du monde entier ne veulent pas du genre d’entreprise auquel appartient Walmart et ce n’est pas ce qu’il leur faut non plus. »

Le ralliement s’est déroulé hier, au moment où d’importants actionnaires de Walmart, y compris des associés détenteurs d’actions de la compagnie, et divers groupes consultatifs, se rencontraient en Arkansas à l’occasion de l’assemblée annuelle des actionnaires de l’entreprise. Un nombre croissant de ces actionnaires réclament le renvoi d’importants membres du conseil d’administration de Walmart et de nouvelles mesures permettant d’assurer la transparence quant à la rémunération des cadres au moyen de la proposition no 6. Cette proposition, qui consiste à demander une amélioration de la divulgation des informations sur la rémunération incitative, a été présentée par Mary Tifft, Jackie Goebel, Girshriela Green et Carlton Smith, tous d’actuels associés de Walmart qui ont collectivement plus de 60 ans au service de l’entreprise.

« Il n’est pas juste que le richissime PDG de Walmart et milliardaire Walton puisse empocher des bonus gigantesques après avoir vraisemblablement violé les règles tandis que de nombreux associés de Walmart au Canada et dans d’autres pays du monde éprouvent de la difficulté à joindre les deux bouts », ajoute Wayne Hanley. « Nous appuyons ces associés en partageant comme eux la conviction selon laquelle il est temps de mettre fin à la pratique de deux poids deux mesures et de s’assurer que les cadres de Walmart se conforment aux mêmes règles que nous toutes et tous. »

Les TUAC Canada constituent le plus grand syndicat du secteur privé au Canada et l’un des principaux syndicats des travailleuses et travailleurs du secteur de la vente au détail. Ils représentent plus d’un quart de million de travailleuses et travailleurs au pays.