Des enquêteurs recueillent des preuves incriminant la mise à l’index de travailleurs migrants mexicains en Colombie-Britannique

Un comité d’enquête composé de représentants des Latinos unis des TUAC est revenu récemment d’une mission d’enquête entreprise dans les régions agricoles de la vallée du Bas-Fraser, en Colombie-Britannique. Les témoignages recueillis par le comité auprès des travailleurs et divers intervenants appuient les allégations portées devant la commission des relations de travail de la C.-B., selon lesquelles le service consulaire du Mexique à Vancouver aurait mis sur une liste noire certains citoyens mexicains travaillant au Canada que l’on croit être des sympathisants syndicaux.

Les Latinos unis des TUAC font la promotion des dossiers d’importance aux membres latinos des TUAC et des ressources qui s’offrent à eux. Le président des Latinos unis, Johnny Rodriguez, est aussi président de la section locale 540 des TUAC à Dallas, dans l’État du Texas, et vice-président  international des TUAC.

« Lors de notre enquête, nous avons recueilli des témoignages auprès de divers groupes de la société civile et de nombre de groupes syndicaux  ainsi que de plusieurs défenseurs des droits des travailleurs, mais, surtout, des travailleurs migrants mexicains eux-mêmes qui nous ont parlé des représailles subies de la part du consulat du Mexique du fait qu’ils exercent leurs droits de la personne et leurs droits syndicaux au Canada », de dire le confrère Rodriguez, qui a dirigé le comité tout au long de son voyage de trois jours au cours duquel les membres du comité ont visité plusieurs communautés agricoles de la Colombie-Britannique où des migrants mexicains travaillent dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS). 

Des travailleurs migrants mexicains à l’emploi de deux exploitants agricoles en Colombie-Britannique sont devenus membres de la section locale 1518 des TUAC Canada. Cette victoire fait suite à un vote tenu dans chacune des entreprises où la majorité des travailleurs ont décidé de se syndiquer.  Des accusations étayées de preuves ont été portées devant la commission des relations de travail de la Colombie-Britannique selon lesquelles le consulat du Mexique à Vancouver se serait acoquiné avec les deux exploitants agricoles pour mettre sur une liste noire des travailleurs que l’on croit être des militants syndicaux. Les preuves comprennent une « liste noire » faisant l’objet d’une fuite que le consulat de Vancouver aurait envoyée au ministre du Travail du Mexique pour faire en sorte que ces travailleurs perdent leurs droits de retourner travailler sur ces fermes.   

Les enquêteurs se sont également entretenus avec des travailleurs visitant les centres de soutien de l’ATA à Surrey et à Abbotsford. « Beaucoup de travailleurs avec lesquels nous avons eu des échanges nous ont dit que le consulat du Mexique à Vancouver leur a recommandé d’éviter les centres de l’ATA et de s’abstenir de toute activité syndicale s’ils veulent être réembauchés la prochaine saison, a indiqué le confrère Rodriguez. « Nous saluons leur courage ainsi que la détermination des TUAC Canada et de l’ATA à lutter pour faire respecter les droits de la personne des travailleurs, peu importe d’où ils viennent. » 

« Au Canada, nous appuyons nos confrères et consœurs de la grande famille des TUAC,  y compris ceux qui viennent ici comme travailleurs migrants, pour faire comprendre au Mexique que le déni des droits syndicaux est une violation des droits de la personne », de dire le chef des Latinos unis. « L’exclusion est une gifle pour le service consulaire du Mexique et une agression contre les citoyens mexicains qui comptent sur leur gouvernement pour protéger leurs droits  — et non pour les attaquer. »