La nomination de Stephen Harper comme « homme d’État de l’année » laisse perplexe l’un des principaux syndicats du Canada

Un des chefs de file du mouvement syndical au Canada se demande pourquoi une fondation qui  considère «  la liberté, la démocratie et les droits de la personne » comme des « valeurs fondamentales » a choisi Stephen Harper pour être homme d’État de l’année 2012. Décerné chaque année, le prix a été créé par la fondation Appeal of Conscience, une organisation qui  a pris naissance en 1965 sous la forme d’une « coalition interconfessionnelle de leaders religieux et de gens d’affaires engagés dans la promotion de la paix, de la tolérance et de la résolution des conflits ethniques ».

« À commencer par les Canadiens, les gens du monde entier doivent dire à la fondation que le choix de Stephen Harper comme homme d’État de l’année est inconcevable », déclare Wayne Hanley, le président national des TUAC Canada qui représentent un quart de million de travailleurs et travailleuses dans l’ensemble du pays.

« Grâce à Stephen Harper, le fossé entre le gouvernement fédéral et les Canadiens et Canadiennes ordinaires est plus grand que jamais, l’écart entre les riches et les pauvres s’agrandit seconde après seconde, et notre réputation internationale pour ce qui est du traitement des travailleurs migrants est complètement démolie », poursuit Wayne Hanley.

En tant que principal porte-parole des travailleurs migrants et des travailleurs étrangers temporaires au Canada, les TUAC Canada sont troublés par la description de la Fondation qui présente Stephen Harper comme un « champion » des « droits de la personne ». Sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper, le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) s’est étendu de façon exponentielle avec quelque 200 000 travailleurs étrangers temporaires (TET) qui entrent chaque année sur le marché du travail canadien comme aides familiaux résidants et travailleurs des secteurs de l’agriculture, de la fabrication, de la construction, des services et du tourisme.

« Ces travailleurs et travailleuses vulnérables subissent les pires abus de droits. On leur refuse le plein accès aux services de santé et les oblige malgré tout à travailler dans des conditions parfois dangereuses. Souvent ils n’obtiennent pas les salaires promis et sont contraints de vivre dans des logements insalubres. Bref, ce sont ces conditions qui caractérisent le PTET, un programme qui met les travailleurs et travailleuses à la merci des employeurs », explique Wayne Hanley.

Le gouvernement Harper a également soulevé l’indignation des gens du Canada et du monde entier en adoptant récemment des mesures législatives qui permettent aux employeurs d’exercer des discriminations à l’égard des TET en leur payant un salaire plus pas (jusqu’à 15 % de moins) que celui des travailleurs nationaux pour un même travail. Vu son dossier auprès des familles ouvrières, nombre de Canadiens et de Canadiennes seraient déçus, mais pas surpris, de découvrir que le premier ministre Stephen Harper a en maintes reprises refusé de ratifier trois conventions internationales régissant le travail forcé, le travail des enfants et le droit de négociation collective.

Le prétendu engagement de Stephen Harper à l’égard de la « liberté et de la démocratie » est aussi une sérieuse exagération face au gâchis du G-20 qui a entraîné l’emprisonnement des centaines de personnes, soit des manifestants pacifiques, des passants curieux et des innocents qui promenaient leurs chiens. De plus, on ne saurait oublier que Stephen Harper a le triste privilège d’être le seul premier ministre canadien reconnu coupable d’outrage au Parlement.

Parlant de bévues et d’utilisation démocratique des fonds publics, les Canadiens et Canadiennes font actuellement face à une facture de 30 milliards de dollars pour des avions de chasse ainsi qu’à des réductions d’impôt massives qui sont accordées à des grandes banques et des grandes entreprises étrangères alors que les transferts de fonds pour les soins de santé et l’éducation diminuent au point d’atteindre leur niveau le plus bas. 

Les TUAC Canada sont l’un des principaux syndicats et des plus importants porte-paroles en matière de justice sociale pour les travailleurs et travailleuses et leurs communautés aux quatre coins du pays.