Le 9 août, Journée internationale des populations autochtones

Journée internationale des populations autochtones

Toronto – 7 août 2014 – C’est le 9 août 1982 que le groupe de travail de l’Organisation des Nations Unies sur les populations autochtones se réunissait pour la première fois. Même si tous les peuples autochtones avaient déjà subi l’oppression et de nombreux massacres à cause de la colonisation par des puissances européennes pendant plusieurs siècles, l’Assemblée générale des Nations Unies allait mettre encore 25 ans à adopter la Déclaration des droits des peuples autochtones. Or, alors que 143 États membres se prononcèrent en faveur de celle-ci dès 2007, le Canada n’allait accepter d’y adhérer que trois ans plus tard. Désormais, en vertu d’une convention à portée internationale, on s’entendait pour préciser comment, dans de nombreux pays, l’État devait traiter les populations aborigènes, autochtones ou indigènes.

Avant l’arrivée des Européens, sur toute la grande terre qu’on appelle actuellement l’Amérique du Nord, il y avait des nations aborigènes qui comptaient à peu près neuf millions de gens en tout. Cependant, dès le début du seizième siècle, ces peuples se virent réserver un sort ayant pour effet de finir par réduire ce nombre d’environ 80 %, les autochtones subissant alors la guerre, des meurtres, des maladies et la famine. Quant à celles et à ceux qui survivaient malgré tout cela, on les força à s’installer dans des territoires qui étaient extrêmement réduits. Également, on enleva bien des enfants issus de ces peuples à leursfamilles pour les placer dans les pensionnats de l’État.

Le 11 juin 2008, le premier ministre Stephen Harper présenta des excuses officielles relativement à la manière dont ces enfants étaient traités à l’époque de l’existence des pensionnats de jeunes autochtones.  Bien que, depuis longtemps, l’État canadien cherche officiellement à diminuer les inégalités qui caractérisent défavorablement les services assurés aux gens des peuples autochtones vivant sur son territoire, et ce, peu importe quel est le parti politique qui est au pouvoir à Ottawa, il faut souligner que les gestes qu’il a effectivement faits dans ce but demeurent dérisoires et timides; il faudrait surtout faire remarquer que, ce faisant, il agit en ne tenant guère compte des principes de la Déclaration des droits des peuples autochtones. Par exemple, même si, à l’article 18 de celle-ci, il est écrit que, en raison de la Déclaration, l’État est tenu de consulter convenablement les nations aborigènes chaque fois qu’il y a une question qui finit par les toucher ou les concerner, le gouvernement fédéral a récemment tenté de faire adopter le projet de loi C-33, dont le titre était Loi sur le contrôle par les premières nations de leurs systèmes d'éducation. Il se trouvait justement que la plupart des chefs autochtones et des défenseur(e)s des droits de la personne du pays le considéraient nettement comme une gifle pour les peuples aborigènes car on l’avait préparé et rédigé sans les consulter suffisamment, voire en négligeant complètement de le faire. C’est donc à juste titre que le projet de loi C-33 allait finalement être rejeté.

Pour leur part, tout en étant l’organisation syndicale la plus progressiste du pays, les TUAC Canada constituent aussi un grand défenseur des droits des autochtones. Précisément, en collaboration de vieille date avec la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada, le syndicat soutient la cause des peuples autochtones quant à plusieurs des questions relevant de la justice sociale qui ont de l’importance à leurs yeux. Voilà pourquoi, entre autres campagnes, les TUAC Canada appuient celles qui sont respectivement intitulées Je suis un témoin, Le principe de Jordan et Nos rêves comptent aussi. Donc, ce 9 août, Journée internationale des populations autochtones, toutes et tous sont priés de faire preuve de solidarité envers les nations aborigènes en exigeant que les dirigeantes et les dirigeants politiques de tous les ordres de gouvernement se mettent à respecter les principes de la Déclaration des droits des peuples autochtones de l’Organisation des Nations Unies et à les appliquer. Bien qu’on ne puisse changer le passé, il est possible à chacune et à chacun de dénoncer les injustices et de contribuer à faire en sorte que les relations entre les nations autochtones d’une part et, d’autre part, le reste de la population se fondent bel et bien sur la coopération, le respect, la volonté de soutien et la reconnaissance de la coexistence.

 

En toute solidarité,

 

Paul R. Meinema,
président national