Cessez de cacher l’accord du libre-échange entre le Canada et l’Union européenne

Toronto, 19 août 2014 – Après plusieurs années de spéculation, les Canadiens et Canadiennes commencent enfin à avoir une idée du contenu de l’Accord économique et commercial global (AECG), soit l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne qui a été négocié en secret mais qui a filtré dans les médias télévisés en Allemagne. C’est dommage que les Canadiens et Canadiennes devaient apprendre les détails de l’accord auprès des médias télévisés allemands et non du gouvernement Harper qui semble faire tout son possible pour cacher les détails de l’AECG à la population canadienne.

Un grand nombre de groupes ont critiqué l’AECG avant même d’avoir vu le texte. Si la plupart des opposants ne dénoncent pas catégoriquement le libre-échange, ils soulèvent néanmoins des questions sur d’autres aspects de l’accord comme le pouvoir conféré par les droits des investisseurs par rapport à celui des gouvernements locaux et nationaux. Les droits exclusifs attribués aux investisseurs porteront-ils atteinte à la démocratie et aux pouvoirs des gouvernements? Il s’agit là d’une préoccupation très valable, qui est d’ailleurs une pomme de discorde avec le gouvernement allemand.

Il ne fait aucun doute que certains secteurs de notre économie en profiteront. C’est le cas pour le secteur agricole où les producteurs bovins et porcins auront accès aux marchés européens. Par contre, le secteur laitier en sera lésé, car les producteurs de fromage européens auront un accès accru aux marchés canadiens. 

Sur les 1 500 pages de l’accord, seulement 521 pages ont fait l’objet de fuite. Nos hommes et nos femmes politiques ne devraient pas s’empresser de tirer des conclusions hâtives quant aux avantages et aux inconvénients de l’AECG. Il leur incombe d’examiner et d’analyser le document tout entier. Ce n’est qu’alors qu’ils pourront déterminer de manière rationnelle si l’accord profitera ou non aux Canadiens et Canadiennes de façon globale.