L'expansion infructueuse de Target se solde par moins d'emplois au Canada

Toronto – 4 septembre 2014 – Le géant américain du commerce de détail Target continue de décevoir les travailleuses et travailleurs à ses magasins au Canada en ne leur accordant pas un nombre suffisant d'heures de travail pour leur permettre de joindre les deux bouts. Une des plaintes les plus courantes des membres de l'équipe est le fait que l'entreprise n’a cessé de réduire les heures de travail depuis qu'elle a ouvert ses premiers magasins au Canada.

Dès son arrivée au Canada, Target a fait preuve d'une attitude impitoyable sans précédent dans sa façon de traiter les employés. Dès 2012, quand elle a fait l’acquisition des baux des magasins Zellers au Canada, Target n’a pas respecté le lien d’emploi de plus de 20 000 employés répartis dans 124 magasins rénovés. Le fait que ces travailleuses et travailleurs étaient des employés de longue date des magasins existants qui rouvraient simplement sous la bannière de Target, et que la plupart étaient qualifiés et expérimentés dans le secteur de détail depuis longtemps n'a nullement décontenancé les cadres américains, ni ne les a empêchés de s'engager dans cette voie catastrophique et mal avisée.

L'entreprise a eu l'insolence de promettre une entrevue d'emploi à chaque membre du personnel de Zellers. Oui : une entrevue d'emploi, pour qu'ils continuent de travailleur à leur propre magasin. C'était tout simplement un affront. Le fait que les cadres de Target croyaient pouvoir se remettre de si mauvaises décisions laisse de nombreux Canadiens perplexes encore aujourd'hui.

Puis quand les premiers magasins rénovés de Target ont commencé à ouvrir au printemps de 2013, l'entreprise a clairement fait savoir qu'elle planifiait de réduire radicalement les heures et les emplois, parfois de moitié, seulement quelques mois à peine après l'ouverture officielle des magasins. Des milliers de membres du personnel enthousiastes, qualifiés et nouvellement formés se retrouvaient maintenant avec moins d'heures de travail sans aucune raison valable. Pendant que la machine de relations publiques de Target à Minneapolis (Minnesota) prétendait que le but des réductions de personnel était de répondre aux besoins des consommateurs, la vraie raison en était la cupidité, pure et simple.

Le plan s'est retourné contre Target. Non seulement les consommateurs ont-ils été déçus de trouver les rayons vides et les magasins en manque de personnel, les actionnaires ont aussi essuyé d'énormes pertes, une jolie somme frôlant 1,6 milliard de dollars à ce jour.

Jusqu’à présent, cependant, Target semble n'avoir tiré aucune leçon. Les heures, la planification des horaires et l'absence de sécurité d'emploi figurent en tête de liste de ce que les membres de l'équipe aimeraient voir changer aux magasins canadiens, suivis de près par les faibles salaires et le manque de reconnaissance pour leur dévouement et leur expérience. C'est encore un autre cadre Américain, Mark Schindele, qui a remplacé Tony Fisher, ce dernier ayant été congédié de son poste de président de Target Canada sans ménagement. Ainsi, personne ne devrait se faire d'illusions en espérant que Target restaure son image ébranlée auprès des consommateurs et des travailleurs du commerce de détail au Canada.