Pour savoir diriger, il faut être bel et bien à l’écoute de la population

Toronto – 14 septembre 2014 – En examinant les circonstances dans lesquelles le chef de l’Opposition officielle, Thomas Mulcair, et le premier ministre du Canada, Stephen Harper, ont fait leurs récents voyages respectifs dans le Grand Nord canadien, on s’aperçoit que les deux ne se conduisent pas du tout de la même façon en public et que le premier ne s’y prend en rien de la même manière que l’autre quand il s’agit de se trouver en rapport avec les électrices et les électeurs, de s’adresser à ces dernières et à ces derniers et de les écouter.

En effet, pendant son voyage dans la région de l’Arctique, monsieur Harper s’est arrangé pour se faire photographier par les journalistes quand il le voulait sur des navires de la marine canadienne tout en étant à la recherche des traces de l’expédition de Franklin. Or, en réalité, il n’a rencontré le public à aucun moment et personne n’a pu lui poser de question intéressante ou pertinente.

De plus, le premier ministre Harper a déclaré que la résolution du mystère de l’expédition que dirigea John Franklin était de la plus haute importance tout en continuant à refuser d’accéder à la demande de celles et ceux qui, à la lumière de la mort terrible de Tina Fontaine, estiment qu’il faudrait réaliser une enquête publique à l’échelle nationale afin de savoir précisément ce qui est arrivé aux femmes autochtones disparues ou assassinées.

Pour sa part, à l’occasion de la tournée de consultation qu’il a récemment effectuée aux quatre coins du pays, le chef du NPD et de l’Opposition officielle, Thomas Mulcair, s’est présenté à Iqaluit. En étant accompagné du député Romeo Saganash, porte-parole adjoint du NPD en matière d’affaires intergouvernementales et autochtones, il a tenu une assemblée publique au Franco-Centre. Or, à l’intérieur de celui-ci, la salle était comble, il n’y avait pas de gardes du corps intimidant les gens et personne n’avait contrôlé au préalable les questions qu’on allait lui poser ni l’identité de celles et ceux qui allaient effectivement lui en adresser. Donc, devant le public ainsi rassemblé, monsieur Mulcair a su répondre à ces questions, qui portaient sur le développement économique, les idées politiques dans le domaine social, la réforme électorale et les lois en matière linguistique. Également, il a réaffirmé sa volonté de lancer une enquête sur les explications de la disparition et du meurtre de femmes autochtones au cours des 100 premiers jours suivant son accession au pouvoir.

Après l’assemblée publique, un peu partout dans la ville, on a vu messieurs Mulcair et Saganash rencontrer directement les membres des organisations du milieu communautaire et les journalistes ainsi que les politiciennes et les politiciens de la région au lieu d’être séparés d’eux par les vitres teintées d’un véhicule utilitaire sport (VUS).  

Ainsi, lorsqu’il a fait sa tournée nationale, Thomas Mulcair ne cherchait pas à se montrer à son avantage en se faisant photographier. Par exemple, quand il s’est rendu à Iqaluit, il désirait plutôt communiquer avec les gens du Grand Nord canadien, les écouter et savoir ce qui avait le plus d’importance à leurs yeux et ce dont ils avaient besoin. Voilà qui va représenter un changement agréable aux yeux de la population car, sur la scène nationale, celle-ci est lasse des chefs politiques dont les visées seraient aux antipodes du souci de consulter les électrices et les électeurs et de celui d’entretenir de vrais rapports avec eux.