L’augmentation de salaire aux employé(e)s américains de Walmart est loin de répondre aux attentes

Toronto – 26 février 2015 – La compagnie Walmart a récemment annoncé que plus d’un demi-million de ses employé(e)s aux États-Unis recevront une augmentation salariale. Mais si les heures de travail ne sont pas garanties, cette mesure ne saurait répondre aux besoins des salarié(e)s et ceux de leurs familles respectives, et n’aura aucun effet ici au Canada.   

Sous les pressions croissantes exercées par des partenaires communautaires du syndicat, des groupes syndicaux et plus particulièrement l’association NOTRE Walmart (une organisation que les employé(e)s de Walmart ont mis sur pied dans le but d’améliorer leurs conditions de vie), l’entreprise a été contrainte de s’engager publiquement à augmenter les salaires de ses employé(e)s aux États-Unis.  

La compagnie Walmart a annoncé qu’elle allait augmenter le salaire minimum pratiqué pour les employé(e)s de ses magasins aux États-Unis. Ainsi ces salarié(e)s recevront un salaire minimum de 9 $ l’heure immédiatement. Le salaire minimum passera à 10 $ l’heure en 2016.

L’annonce faite par Walmart montre bien l’efficacité de la campagne qui a suscité cette réaction, mais la compagnie a encore beaucoup de chemin à parcourir. Elle a les moyens de payer tous ses employé(e)s au moins 15 $ l’heure et offrir des emplois à plein temps et des horaires réguliers. Celle-ci engrange entre 16 et 17 milliards $ de profit chaque année, et les quatre héritiers de l’empire Walmart ont une fortune combinée estimée à quelque 150 milliards $. Les avoirs des Walton ont une valeur nette supérieure à celle des richesses de 42 % pour cent des familles américaines.

La compagnie n’a pas promis d’augmenter les heures de travail des salarié(e)s, et si certains employé(e)s peuvent bien bénéficier d’une hausse salariale, l’employeur pourrait réduire leurs heures de travail pour payer les hausses salariales. D’autre part, l’entreprise n’a pas encore pris un véritable engagement à renoncer à ses pratiques d’intimidation pour réduire au silence les employé(e)s qui tentent d’améliorer l’entreprise et les conditions de vie de leurs familles.  Walmart n’a pas encore réintégré à leur poste les employé(e)s qui ont été congédiés pour avoir défendu leurs droits.    

L’annonce n’aura pratiquement aucun effet ici au Canada, car Walmart Canada n’a donné aucun signe qu’elle a l’intention d’emboîter le pas à son entreprise homologue des États-Unis.