Le fonds fiduciaire d’indemnisation des victimes de la tragédie du Rana Plaza atteint son but au moment où les chefs des pays du G7 s’engagent à mieux réglementer les chaînes d’approvisionnement mondiales

Toronto – 13 juin 2015 – Le fonds mondial créé par l’Organisation internationale du travail (OIT) des Nations Unies pour indemniser les victimes de l’effondrement de l’usine de confection de vêtements Rana Plazaet leurs familles respectives a fini par atteindre son objectif de collecte de fonds établi à 37 millions $. La percée est survenue deux ans après que cette tragédie survenue au Bangladesh eut coûté la vie à quelque 1 100 ouvrières et ouvriers.  

Le fonds ayant atteint son objectif, près de 5 000 indemnités seront versées aux victimes et à leurs familles respectives au cours des semaines à venir.   

La compagnie Loblaws fut parmi les premières entreprises à contribuer au fonds. Elle y a versé près de 3,3 millions $ en plus de signer l’Accord sur la sécurité incendie et la sécurité des bâtiments, lequel exige le recours à des inspectrices et inspecteurs indépendants pour améliorer les conditions de travail des ouvrières et ouvriers des fabriques de vêtements au Bangladesh.

Plus d’un millier d’usines ont été inspectées en vertu de l’Accord depuis qu’il a vu le jour. En signant l’Accord, les détaillants s’engagent à faire passer les ouvrières et ouvriers avant les profits dans les usines qui les approvisionnent. D’autres entreprises, comme Walmart, ont continuellement refuséde signer l’Accord.

Récemment, le groupe des sept pays développés (G7), dont font partie le Canada et les États-Unis, s’est engagé à prendre les mesures qui s’imposent pour assurer une meilleure application des normes sociales et des normes du travail et de protection de l’environnement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, ce qui pourrait potentiellement éviter une autre tragédie comme celle du Rana Plaza.   

Dans une déclaration conjointefaite après le Sommet du G7 qui a eu lieu en Allemagne, les chefs des pays du G7 ont reconnu le fait que « les conditions de travail mauvaises et dangereuses entraînent d’importantes pertes sociales et économiques et sont liées à des dégâts causés à l’environnement ». « Vu notre importante part de responsabilité dans le processus de mondialisation, nous, les pays du G7, avons un rôle important à jouer dans les efforts visant à promouvoir les droits ouvriers, des conditions de travail décentes et la protection de l’environnement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales », lisait-on encore dans la déclaration.

Les dirigeant(e)s se sont également engagés à mettre l’accent sur les normes établies par les Nations Unies et l’OIT et à « encourager les entreprises qui mènent des activités ou qui ont leur siège social dans nos pays à appliquer des procédures de diligence raisonnable pour leurs chaînes d’approvisionnement. »

« Il est certes regrettable qu’il ait fallu une tragédie de cette ampleur pour que les pays et les entreprises finissent par reconnaître l’importance de la sécurité des travailleuses et des travailleurs; nous saluons toutefois le fait que les pays du G7 aient reconnu qu’ils ont le devoir de promouvoir des conditions de travail décentes dans les pays en voie de développement », de dire le président national des TUAC Canada, Paul Meinema. « Il faut désormais que les engagements se traduisent en actions pour faire en sorte que des tragédies comme celles du Rana Plaza ne se produisent jamais plus », enchaîne le confrère Meinema.