La veille de Noël, on se souvient des victimes de la tragédie de l’échafaudage du 24 décembre 2009

Le 24 décembre, nous nous souvenons

Toronto – 17 décembre 2015 – Cette année, la veille de Noël, on commémorera le sixième anniversaire de la tragédie de l’échafaudage du 24 décembre 2009. Ce jour-là, pour mémoire, quatre travailleurs migrants ont trouvé la mort et un autre a été grièvement blessé, l’échafaudage sur lequel ils travaillaient, quelque part à Toronto, s’étant effondré.

Pour rendre hommage aux victimes de cette tragédie épouvantable, les TUAC Canada ont produit une affiche ayant pour titre Souvenons-nous. (Celles et ceux qui désirent en télécharger une copie pourront le faire en cliquant ici.)

L’an dernier, en décembre, l’entreprise ayant fourni l’échafaudage volant qui, précisément, allait s’effondrer, c’est-à-dire la compagnie Swing ’N Scaff, dont le siège est situé à Ottawa, a été condamnée à l’amende pour avoir négligé de s’assurer que la plate-forme était en bon état. De même, le directeur de la compagnie, Patrick Deschamps, allait reconnaître qu’il était coupable de ne pas avoir veillé au bon état de la plate-forme et d’avoir omis de s’assurer qu’elle avait dûment été conçue par une ou un ingénieur(e).

Tout récemment, le chef de projet auquel on allait reprocher l’effondrement de l’échafaudage, soit Vadim Kazenelson, a été reconnu coupable sur quatre chefs d’accusation de négligence criminelle causant la mort et sur un chef d’accusation de négligence criminelle causant des lésions corporelles. Cependant, dans l’affaire de la tragédie en question, il existe d’autres personnes occupant des postes de direction au sein de diverses entreprises dont la négligence a contribué à rendre la tragédie inévitable; or, jusqu’ici, aucune de ces personnes n’a été condamnée à la moindre peine de prison.

À ce sujet, le président national des TUAC Canada, Paul Meinema, déclare ce qui suit : « Lorsqu’une travailleuse ou un travailleur perd la vie à cause de la négligence de son employeur, il faut qu’on applique la loi dans toute sa rigueur, mais, dans le présent cas, malheureusement, on ne l’a toujours pas fait; donc, si, suivant la loi, il y a des gens parmi la direction de l’entreprise constituant l’employeur en question qui doivent aller en prison, il faut que ceux-ci aillent effectivement en prison. Il est nécessaire de continuer à rendre hommage aux victimes de cette catastrophe et nous ne devons jamais les oublier. Voilà pourquoi il importe que nous ne cessions de lutter pour qu’on améliore les mesures de protection en fait de santé et de sécurité au travail ni d’exercer des pressions sur l’État et sur tout employeur pour que ces derniers avisent clairement l’ensemble des travailleuses et travailleurs qu’ils ont le droit de refuser de faire un certain travail s’ils jugent que celui-ci est trop dangereux. »

Tout de suite après le drame de l’échafaudage, les TUAC Canada, tout comme d’autres organisations de militantisme en matière de justice sociale ou de syndicalisme, ont demandé l’incarcération du propriétaire de l’entreprise Metron Construction. Jusqu’à présent, même s’il est bel et bien en partie responsable de l’effondrement de l’échafaudage, ce dernier a simplement été tenu de payer un certain nombre d’amendes.

D’ailleurs, le président national de l’organisation syndicale la plus importante du Canada ajoute : « Il faut faire clairement comprendre aux employeurs que toute personne qui est à l’origine de la mort d’une travailleuse ou d’un travailleur mérite la prison. Sinon, tant qu’ils n’en seront pas conscients, il y aura toujours des gens qui, parmi les travailleuses et les travailleurs, sont victimes des agissements d’entreprises imprudentes telles que Metron Construction et Swing ’N Scaff. »