Les TUAC Canada dénoncent les fraudes et les abus que commettent les recruteurs dans le cadre des programmes des travailleurs étrangers temporaires (PTÉT)

Mexico – 9 avril 2016 – L’expansion des programmes des travailleurs étrangers temporaires (PTÉT) au Canada a créé un gigantesque marché noir pour les agences de recrutement sans scrupule qu’on permet d’opérer au Mexique et en Amérique centrale. Des offres d’emploi frauduleuses, des frais illégaux, la confiscation de biens et d’autres abus gangrènent le système de recrutement qui exploite des travailleurs étrangers temporaires originaires du Mexique et de l’Amérique centrale venant chercher du travail au Canada.

Les TUAC Canada et les partenaires régionaux du syndicat regroupés sous l’égide du réseau de l’INILAB (initiative régionale pour la mobilité des travailleurs) dénoncent le manque de réglementation et l’absence d’une bonne coordination entre les autorités des différentes régions, et réclament un échange régional pour faire face à la crise qui sévit actuellement.

Au cours des 15 dernières années, la présence accrue des travailleurs étrangers temporaires et migrants dans les nouveaux secteurs de l’économie canadienne a créé un marché privatisé non réglementé qui exploite les vulnérabilités des travailleurs migrants. Aux termes de l’actuelle législation canadienne, il est illégal d’imposer des frais de placement à ces travailleurs mais aucune mesure n’a été prise pour faire en sorte que les employeurs soient tenus responsables pour les actions que commettent les agences de recrutement qui leur servent d’intermédiaires. Les frais que les migrants paient aux recruteurs sans scrupule peuvent représenter jusqu’au tiers du salaire que ces travailleurs espèrent gagner.

Le manque de transparence dans le processus de recrutement permet également aux fausses agences de faire payer pour des offres d’emploi qui n’existent pas. Bien qu’il soit difficile d’obtenir des statistiques en la matière, l’INILAB estime que ces agences ont escroqué jusqu’à 9 000 personnes au cours des cinq dernières années. L’organisation Global Workers Justice Alliance, un partenaire de longue date des TUAC Canada, a également dénoncé des cas de confiscation de titres de propriété par des recruteurs de travailleurs temporaires au Guatemala.

Il ne faudrait pas que le secteur privé détermine la configuration et les conditions de ce marché sans que des mesures efficaces de réglementation et d’application de la loi soient mises en place. Un dialogue régional sur la prévention des fraudes et la coopération institutionnelle sur le recrutement s’avère urgent.