La motion du NPD est un pas dans la bonne direction pour la réforme électorale

Ottawa – 8 juin 2016 – Le nouveau système électoral que le gouvernement Trudeau a promis de mettre en place pour les prochaines élections est mal parti. D’aucuns se demandaient si ce projet serait réalisé à temps vu que le gouvernement tardait à former un comité pour s’occuper du dossier. Bref, les Libéraux ont fini par former un comité, lequel était toutefois complètement dominé par les membres de leur parti. Cette situation a provoqué un véritable tollé et attiré la foudre de nombreux citoyens et citoyennes et des pontes de la presse pour qui des décisions sur un enjeu aussi important que la réforme de notre système électoral ne devraient pas être laissées à la merci d’un seul parti.  

La composition initiale du comité a fait penser que le vrai but des Libéraux en voulant amorcer la réforme électorale était de faire adopter leur procédure de vote privilégiée, soit le mode de scrutin préférentiel, c’est-à-dire de faire en sorte que cette procédure devienne notre nouveau système de scrutin.

Pour bon nombre des personnes qui souhaitent depuis longtemps une réforme électorale, le mode de scrutin préférentiel n’aboutirait pas en fait à des parlements qui expriment la volonté des électrices et électeurs. Un tel système ne servirait qu’à favoriser les Libéraux en les aidant à remporter des majorités plus importantes dans les futures élections.  

Après des semaines de critiques reprochant aux Libéraux de vouloir profiter de la réforme électorale pour brasser les cartes en leur faveur, le gouvernement a fait marche arrière et abandonné son plein contrôle du comité de la réforme électorale. Les Libéraux ont alors appuyé une motion néo-démocrate présentée par Nathan Cullen, porte-parole du parti en matière de réforme démocratique, qui allait remanier le comité dominé par les Libéraux pour lui donner une nouvelle structure qui correspond à la manière dont les Canadiennes et Canadiens ont voté l’automne dernier. La motion allait également donner au Parti Vert et au Bloc Québécois le droit de s’exprimer et de voter au comité. En raison de cette nouvelle structure, les Libéraux auront désormais besoin de l’appui d’au moins un autre parti pour qu’ils puissent recommander des changements à notre système de scrutin.  

Alors que le comité se met au travail, des organisations comme les TUAC Canada et le Congrès du travail du Canada (CTC) doivent entreprendre les démarches nécessaires pour tenter d’influencer le comité afin de parvenir à  un système électoral qui soit juste et représentatif. De concert avec le CTC, notre syndicat recommande un système de scrutin qui :

  1. Fait en sorte que tout vote soit important et que chaque vote compte;

  2. Assure une représentation régionale ou locale;

  3. Ne permet pas qu’un gouvernement majoritaire soit formé sans qu’il ait obtenu une majorité de votes;

  4. Assure un gouvernement plus représentatif au Canada.

La motion du NPD constitue un petit pas en avant dans les efforts visant à doter le Canada d’un nouveau système de scrutin qui ne favorise aucun parti. Mais il reste beaucoup de chemin à faire et peu de temps afin de parvenir à un système juste et représentatif pour les prochaines élections.