En Ontario, c’est le vent du changement qui souffle

Toronto – 10 mai 2018 – En Ontario, à l’heure où s’engage officiellement la campagne en vue des élections provinciales de 2018, on dirait bien de plus en plus que, ce coup-ci, il y a un désir de changement dans l’air. Bien que la première ministre Kathleen Wynne ait déjà fait une pléthore de promesses électorales, le degré de popularité de son gouvernement est actuellement si faible que, cette fois, d’après la plupart des gens qui observent de près l’évolution de la situation, les libéraux n’ont pour ainsi dire aucune chance de l’emporter. Leur parti politique, qui est au pouvoir depuis 15 ans, a pourtant eu à maintes reprises l’occasion de régler les problèmes qui touchent ou peuvent toucher les Ontariennes et les Ontariens tels que l’augmentation galopante de la facture d’électricité, le nombre insuffisant de lits dans les hôpitaux et la vétusté de l’infrastructure. À présent, aux yeux des électrices et électeurs, la grande question qui se pose est la suivante : De quel genre de changement doit-il s’agir?

Sous prétexte d’assurer l’efficacité du fonctionnement de l’État, le chef des conservateurs, Doug Ford, propose un programme d’austérité budgétaire consistant à effectuer des compressions irréfléchies de son personnel et de ses dépenses. Selon toute vraisemblance, s’il devient chef du gouvernement provincial, les compressions budgétaires s’élèveront justement à quelques milliards de dollars dans les domaines dont s’occupe l’État tels que les soins de santé et l’éducation, la hausse annoncée du salaire minimum à 15 $ l’heure sera annulée, il y a d’autres services gouvernementaux sur lesquels compte la population de la province qui seront privatisés et, tandis que ce n’est qu’avec peine que les Ontariennes et les Ontariens parviennent à joindre les deux bouts, les grandes sociétés bénéficieront encore d’un autre généreux allègement fiscal.

Tout au contraire, ce que proposent Andrea Horwath et son parti, le NPD (Nouveau Parti démocratique) de l’Ontario, c’est un programme visant à ranimer l’espoir et à faire changer les choses en les améliorant. Voici ce que promet Mme Horwath si le NPD forme le prochain gouvernement : consacrer aux soins de santé des sommes dont on aurait cruellement besoin pour voir à ce que les patientes et les patients de la province puissent avoir leur lit dans une chambre au lieu de devoir demeurer dans les couloirs à l’hôpital, procurer à l’ensemble des Ontariennes et Ontariens un régime d’assurance-médicaments et l’assurance dentaire, faire cesser la privatisation de la société Hydro One avant de ramener complètement celle-ci sous la direction et le contrôle de l’État, donner aux travailleuses et travailleurs recevant le salaire minimum accès à ce dont ils sont présentement privés et faciliter la démarche à celles et ceux qui désirent se syndiquer ou qui, selon le cas, cherchent à obtenir une première convention collective. De plus, comme Andrea Horwath le précise clairement dans le même temps, c’est en haussant les impôts des sociétés les plus riches et des particuliers les plus fortunés de l’Ontario que, dans l’éventualité de l’accession au pouvoir de son parti politique, on veillera à financer la réalisation de toutes ces promesses.

S’il est exact que la présente campagne électorale doit avoir pour issue un vrai changement au bout de 15 ans sous les libéraux, le contraste entre les deux grandes visions qui sont ainsi proposées aux électrices et électeurs est plus frappant que jamais. Celle de M. Ford, qui repose sur l’austérité budgétaire de l’État, aurait pour effet de compliquer une fois de plus la vie aux gens ordinaires de l’Ontario tout en permettant aux grandes sociétés de s’enrichir d’une manière accrue; celle de Mme Horwath, en revanche, mènerait à une nouvelle hausse du financement des services dont ont besoin un très grand nombre de personnes et à la création de nouveaux tels que l’assurance-médicaments et l’assurance dentaire tout en obligeant les riches à apporter une contribution juste au paiement de l’impôt que l’État perçoit. Autrement dit, pour l’électorat de la province, il s’agit là d’une alternative dont les possibilités s’opposent diamétralement l’une à l’autre : ou bien changer les choses de façon à ce que la vie devienne plus difficile pour la plupart des gens qu’elle ne l’est à l’heure actuelle, ou bien le faire de manière à ce qu’elles s’améliorent pour eux. Précisément, dans le cas des travailleuses et travailleurs ainsi que des autres membres de leurs familles, le choix sera facile à faire.