Discussion des travailleurs migrants autour de la nécessité des permis de travail ouverts lors d’une séance de consultation tenue à Leamington
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Leamington (Ont.) – 22 avril 2019 – Les TUAC Canada se sont récemment joints à plus d’une quarantaine de travailleurs migrants pour s’entretenir avec des fonctionnaires du gouvernement fédéral sur la nécessité d’accorder des permis de travail ouverts aux travailleurs migrants vulnérables qui sont victimes d’abus physiques, sexuels, psychologiques ou financiers commis par leurs employeurs pendant qu’ils travaillent au Canada.
Tenu le 31 mars dernier au Centre de soutien des TUAC pour travailleurs migrants situé à Leamington, en Ontario, l’entretien faisait suite à des consultations menées antérieurement par le gouvernement sur la réforme du système d’immigration du Canada et la mise à jour du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Les travailleurs agricoles migrants ont profité de l’occasion pour exprimer leurs opinions sur la nécessité à ce que le Canada accorde des permis de travail ouverts aux travailleurs vulnérables afin de leur permettre d’échapper aux employeurs abusifs. Les personnes présentes ont également expliqué pourquoi les travailleurs éprouvent actuellement du mal à porter plainte contre leur employeur en évoquant le fait que les ouvriers agricoles et migrants n’ont pas le droit de se syndiquer dans une bonne partie du Canada.
Forts des diverses opinions recueillies lors de cette toute dernière séance de consultation, les TUAC Canada exhortent le gouvernement du Canada d’adopter les recommandations ci-dessous en vue de renforcer les droits ouvriers et les mesures de protection des travailleurs migrants qui participent au Programme des travailleurs étrangers temporaires et au Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS). Voici ce que recommandent les TUAC Canada :
- Le permis de travail ouvert pour travailleurs migrants vulnérables devrait être accordé pour au moins deux ans si l’on veut vraiment protéger ces travailleurs, car cela prend du temps pour trouver un nouvel employeur et s’établir dans une autre ville ou une autre province.
- Un(e) représentant(e) des TUAC devrait accompagner et encadrer le travailleur vulnérable tout au long du processus, car beaucoup de travailleurs migrants ne parlent pas l’anglais et ils ont souvent du mal à s’y retrouver dans le système.
- Le gouvernement fédéral devrait faciliter le processus d’embauche des travailleurs vulnérables et leur offrir des possibilités d’emploi par l’intermédiaire d’une banque d’emplois.
- Le permis de travail ouvert pour travailleurs migrants vulnérables devrait être accessible à tous les travailleurs migrants qui viennent au Canada dans le cadre du PTET ou du PTAS ou qui détiennent un permis de travail valide ou échu.
- Les travailleurs migrants auxquels un permis de travail ouvert est accordé devraient avoir accès aux services de santé sans être soumis à une nouvelle période d’attente pour obtenir une carte-santé. Ils devraient également avoir accès aux protections du Régime d’assurance-emploi, à l’indemnisation des accidents du travail, aux services de soutien psychologique et à tous les services sociaux.
- En cas de refus, les travailleurs migrants devraient comme tous les autres travailleurs avoir accès à un processus d’appel transparent et impartial avant qu’une décision de rapatriement soit prise, y compris la désignation d’un(e) représentant(e)s des TUAC Canada chargé d’accompagner ou de représenter le travailleur en question à toutes les étapes du processus d’appel.
- Le gouvernement devrait collaborer étroitement avec les TUAC Canada à favoriser et à améliorer le bien-être des travailleurs migrants partout au pays.
- Les employeurs qui font appel à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ou à la police dans le but de menacer un travailleur migrant devraient se voir interdire toute participation au PTET ou au PTAS.
« La mise en œuvre de ces recommandations aidera à apaiser chez les travailleurs migrants la crainte de subir des représailles ou de se faire rapatrier dans leur pays d’origine. Cela leur permettra également d’exercer leurs droits ouvriers pendant qu’ils travaillent au Canada », de dire le président national des TUAC Canada, Paul Meinema. « C’est pourquoi nous exhortons le gouvernement de donner suite à ces propositions, lesquelles sont le fruit des réflexions faites sur l’octroi de permis de travail ouverts aux travailleurs migrants vulnérables », explique le chef des TUAC.
En tant qu’ardent défenseur des travailleuses et travailleurs de l’alimentation dans tout le pays, les TUAC Canada collaborent étroitement avec l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA). De concert, les deux organisations tiennent un réseau national de soutien constitué de bénévoles et pourvu d’un personnel offrant des informations, une formation et des services de soutien aux travailleurs migrants, aux travailleurs étrangers temporaires et aux travailleurs agricoles saisonniers dans la région où ils se trouvent. Pour en savoir plus long sur toute cette œuvre réalisée par le syndicat, cliquez ici.