En chiffres : les perspectives d’emploi pour 2036

Ottawa – 1er mai 2019 – Un récent rapport de Statistique Canada prévoit qu’au cours des 17 prochaines années il y aura une baisse de la proportion des personnes âgées de plus de 15 ans qui travaillent ou sont à la recherche d’un emploi, c’est-à-dire un déclin du taux de participation. Selon le rapport, ce phénomène peut s’expliquer en partie par le vieillissement de la population, alors que les baby-boomers atteindront l’âge de la retraite. Une autre raison qui pourrait expliquer le déclin tient au fait que les gens font en moyenne moins d’enfants qu’auparavant. Dans un contexte où il y a plus de personnes qui partent à la retraite qu’il y en a qui intègrent le marché du travail, la diminution du taux de participation risque d’entraîner une pénurie de main-d’œuvre dans certaines collectivités (et c’est déjà bien le cas).

La diminution de la main-d’œuvre disponible serait même plus importante n’était-ce ces deux facteurs : l’immigration au Canada et le fait que des dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs âgés tardent à prendre leur retraite et continuent de travailler. Ils le font surtout parce qu’ils ont besoin du revenu. Bref, cette tendance à la diminution des taux de participation sera plus accentuée au Québec, notamment à l’extérieur de la grande région métropolitaine de Montréal, et dans les zones rurales des provinces atlantiques, où la population vieillit plus rapidement alors que l’immigration est faible :

• Le nombre de personnes faisant partie de la population active (y compris les personnes qui ont un emploi ou qui sont au chômage) devrait continuer à augmenter, passant de 19,7 millions en 2017 à 22,9 millions en 2036.

• En revanche, le taux de participation global devrait diminuer en raison notamment du vieillissement de la population, passant de 66 % en 2017 à 63 % ou moins en 2036.

• Dans les grandes villes canadiennes, la forte immigration et l’arrivée de jeunes adultes qui viennent s’établir dans ces villes contribueront à contrer les effets du vieillissement de la population. À Montréal, d’ici 2036, il pourrait y avoir au moins trois fois plus de jeunes travailleuses et travailleurs que de personnes âgées qui ne travaillent pas. Ce ratio pourrait être d’environ quatre pour un à Toronto, et de près de cinq pour un à Calgary et à Edmonton. 

• L’établissement de jeunes familles au Canada est un facteur essentiel pour maintenir la taille de la main-d’œuvre. En 2016, les travailleuses et travailleurs canadiens nés à l’étranger représentaient le quart de l’ensemble de la population active canadienne. D’ici 2036, les personnes nées à l’étranger pourraient représenter plus du tiers de notre population active.   

• Davantage de travailleuses et travailleurs âgés travaillent plus longtemps. Parmi celles et ceux dans la tranche d’âge des 60 à 64 ans, le taux de participation est passé de 43 % en 1995 à 61 % en 2017 chez les hommes, et de 23 % à 49 % chez les femmes au cours de la même période.

• À l’échelle nationale, les travailleuses et travailleurs âgés pourraient représenter plus de 25 % de la population active en 2036, par rapport à 21 % en 2017. En revanche, en 1976, 11 % de la population active étaient des travailleuses et travailleurs de plus de 55 ans.

• Dans le Canada atlantique, à l’extérieur des grands centres urbains, les travailleuses et travailleurs âgés de 55 ans ou plus pourraient représenter 32 % de la population active d’ici 2036.

SOURCE : Martel, L. (20 mars 2019). Statistique Canada : Population active du Canada et de ses régions : projections jusqu’en 2036. Extrait du site https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/75-006-x/2019001/article/00004-fra.htm