Un travailleur migrant au Québec se voit accorder son tout premier permis de travail ouvert

Sainte-Mélanie (Québec) – 1 août 2019 – Avec l'aide des TUAC Canada, un travailleur agricole mexicain est devenu le premier travailleur migrant au Canada à obtenir un permis de travail ouvert après avoir été victime de mauvais traitements de la part de son employeur alors qu'il travaillait dans une ferme à oignons au Québec.

M. Perez, dont on a changé le nom, travaille au Canada depuis dix ans dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS). Au cours des deux dernières années, il a été victime d'abus psychologique et financier de la part de son employeur. M. Perez a été constamment insulté et menacé alors qu'il travaillait à l'extérieur et n'avait pas de protection comme un chapeau et des lunettes de soleil, ni de formation adéquate en santé et sécurité. Il n'avait pas non plus le droit de prendre des pauses ou de boire de l'eau.

« L'employeur était très agressif et raciste », de dire M. Perez. « Il se servait de jumelles pour nous surveiller tout le temps, et on ne pouvait même pas faire une pause. Récolter des oignons n'est pas une tâche facile, car on travaille dans la boue. Le patron n'arrêtait pas de me ridiculiser et de me crier après devant mes collègues. Il m'a dit que les Mexicains sont paresseux et que je serais renvoyé au Mexique. Je me sentais très stressé et anxieux », ajoute-t-il.

Un jour, après être tombé malade et avoir été poursuivi dans un champ par son employeur, M. Perez a décidé de quitter la ferme. Il a ensuite communiqué avec la section locale 501 des TUAC Canada. En lui fournissant un soutien moral, en recueillant tous les documents à l'appui de sa demande, en l’aidant à présenter une demande en ligne et en l’accompagnant pendant une entrevue avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, les TUAC ont pu aider M. Perez à obtenir le tout premier permis de travail ouvert au Canada. Les permis ont été introduits en juin 2019 et sont disponibles pour les travailleurs migrants victimes d'abus physiques, sexuels, psychologiques ou financiers de la part de leur employeur.

« Après des décennies d’intervention par les TUAC Canada, le gouvernement fédéral a finalement mis en place des mesures de protection pour les personnes victimes de violence de la part d'employeurs sans scrupules », déclare Paul Meinema, président national des TUAC Canada. « C'est la responsabilité du gouvernement de protéger les travailleurs migrants qui oeuvrent au Canada, et M. Perez est le premier à bénéficier d'un permis de travail ouvert qui l'aidera à échapper aux conditions de violence », ajoute le leader des TUAC.

« Nous avons été témoins d'une tendance à la maltraitance des travailleurs migrants, en raison de leur manque de liberté d’emploi, des barrières linguistiques et de leur isolement géographique et social », déclare Alain Lachaîne, président de la section locale 501 des TUAC. « Nous croyons fermement que chaque travailleur mérite d'être traité avec respect et dignité au travail, d'où qu'il vienne, et nous avons donc été heureux de pouvoir aider M. Perez à obtenir le tout premier permis de travail ouvert », ajoute-t-il.

Depuis plus de trois décennies, les TUAC Canada travaillent en collaboration avec l'Alliance des travailleurs agricoles (ATA) dans le but de mener la lutte pour les droits des travailleurs migrants dans tous les secteurs. Pour en savoir davantage à propos de cet important travail, visitez le site Web des TUAC Canada sur les travailleurs agricoles.