Blogue politique : Les premiers ministres conservateurs s’intéressent davantage aux élections fédérales qu’à leur devoir de gouverner leur province

Toronto – 27 août 2019 – Le chef conservateur Andrew Scheer a de bons amis qui travaillent fort pour l’aider à se faire élire cet automne. Partout au pays, les premiers ministres conservateurs semblent s’intéresser davantage à faire élire un gouvernement fédéral de droite dirigé par Andrew Scheer qu’à veiller au bien-être des gens de leur province.

Les premiers ministres de l’Ontario, de la Saskatchewan, de l’Alberta et du Manitoba ont tous lancé de coûteuses batailles constitutionnelles devant les tribunaux afin de faire invalider la taxe fédérale sur le carbone. L’Alberta et le Manitoba persistent dans leurs démarches en dépit du fait que la cour d’appel de l’Ontario et celle de la Saskatchewan aient déjà rejeté les contestations de ces deux provinces. Au lieu d’investir de manière responsable dans la lutte contre le changement climatique, l’Ontario et la Saskatchewan dépenseront de l’argent pour financer leurs contestations judiciaires en interjetant appel des décisions rendues par les tribunaux. De toute évidence, les premiers ministres de ces provinces s’intéressent davantage à aider Andrew Scheer à combattre la taxe sur le carbone qu’à élaborer un véritable plan de lutte contre le changement climatique dans leurs provinces respectives.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, est peut-être le pire coupable de tous, car il refuse un financement fédéral qui servirait à remplacer deux piscines en très mauvais état du fait que les piscines en question se trouvent dans la circonscription électorale d’un député libéral. Quant au premier ministre du Manitoba, Brian Pallister, il a refusé un financement fédéral qui servirait à rendre les écoles de la province plus écoénergétiques, bien que le projet n’exigeait du gouvernement provincial aucun financement de contrepartie. Dans ses efforts désespérés pour appuyer Andrew Scheer, Pallister ne semble guère se soucier du sort de sa province qui en paiera les frais.

En 2018, Andrew Scheer était fier de prendre part au « Fordfest », un barbecue que tient chaque année le premier ministre ontarien Doug Ford. Mais le chef conservateur a brillé par son absence au barbecue de 2019. Si Andrew Scheer prend ses distances avec le premier ministre Doug Ford, c’est sans doute parce ce dernier est en baisse dans les sondages et qu’il semble l’entraîner dans sa chute. Ford a prorogué le Parlement en juin et veut attendre jusqu’au 28 octobre prochain pour la reprise des travaux parlementaires, car il évite à tout prix de compromettre les chances des conservateurs fédéraux en Ontario.

Quant au premier ministre albertain Jason Kenney, il suit l’exemple de Doug Ford en proroguant le Parlement albertain. Tout comme les conservateurs de l’Ontario, le gouvernement Kenney veut attendre que se tiennent les élections fédérales avant de convoquer l’Assemblée législative pour la reprise des travaux parlementaire. Le premier ministre, les ministres de son cabinet et les députés conservateurs ont déjà commencé à faire campagne pour Andrew Scheer non seulement en Alberta mais aussi dans les autres régions du pays. La campagne électorale fédérale semble représenter une plus grande priorité pour le gouvernement du premier ministre Kenney que les nombreux défis de taille auxquels font face les gens de l’Alberta.

Les gouvernements de tous les paliers se doivent de collaborer pour le bien de l’ensemble des citoyennes et citoyens, mais ces quatre provinces dépensent des millions de dollars pour financer des contestations judiciaires. Ils refusent du financement fédéral pour d’importants projets d’infrastructure et proroguent leur Parlement afin d’améliorer les chances d’Andrew Scheer aux élections. Au lieu de représenter les gens qui les ont élus, les premiers ministres conservateurs placent leur parti avant leur pays.