Blogue politique : Le Parti Vert n’est pas prêt pour le grand saut

Toronto – 30 septembre 2019 – Alors que l’inquiétude des gens du Canada au sujet des changements climatiques prend de l’ampleur, Elizabeth May et le Parti Vert attirent de plus en plus l’attention des électrices et d’électeurs. Mais quand on regarde la situation de plus près, on se rend compte que les Verts, outre le fait qu’ils changent constamment de position, ont peu de choses à offrir hors des sphères du climat et qu’ils ne sont pas prêts pour le grand saut.

À titre d’exemple, le Parti Vert a récemment compromis les renseignements personnels d’un certain nombre d’électrices et électeurs en les rendant temporairement visibles dans des vidéos de formation internes accessibles au grand public sur le site Web du parti. Or, ironie du sort, cet incident s’est produit le jour même que Mme May a levé le voile sur le programme de son parti pour la protection de la vie privée à l’Université de Waterloo.

D’autre part, on comprend difficilement la position de Mme May et des Verts sur certains enjeux. Par exemple, plus tôt ce mois-ci, celle-ci a déclaré que si elle devenait première ministre, elle n’allait pas empêcher les députés verts de relancer le débat sur l’avortement. Peu de temps après, le parti a émis une déclaration à l’effet qu’un tel scénario n’allait jamais se produire sous un gouvernement vert. À quoi doit-on s’en tenir?

Entretemps, Pierre Nantel, un député de Montréal qui a été mis à la porte du NPD en août quand il s’est révélé qu’il tentait de changer de parti, a récemment proclamé qu’il est fier d’être souverainiste. Il allait même jusqu’à inciter les gens du Québec à se séparer du Canada. Malgré tout, Mme May a insisté que Nantel n’est pas séparatiste. Quoi qu’il en soit, les Verts ne semblent pas prendre l’affaire très au sérieux, le parti ayant déclaré au Toronto Star que l’unité nationale ne fait pas partie de leurs grandes priorités.

Jonathan Richardson, un autre défectionnaire du NPD qui était membre de l’équipe de direction du NPD fédéral pour le Canada atlantique, a quitté le NPD pour se rallier au Parti Vert. Il aurait pointé du doigt le racisme comme la raison qui fait que le NPD n’a pu recruter un plus grand nombre de candidat(e)s dans la région. Bien que Mme May ait déclaré que le racisme n’a pas sa place dans le Parti Vert, elle a accueilli volontiers Richardson et d’autres défectionnaires dans son camp et semblait faire peu de cas du fait que certaines de ces défections étaient possiblement motivées par l’intolérance à l’égard du chef néo-démocrate Jagmeet Singh.

Puis, quand l’histoire de Justin Trudeau, qui avait le visage couvert d’un maquillage « brun » lors d’une soirée costumée, a fait scandale, Mme May, au lieu de lancer un sérieux débat national sur les images blessantes qui ont fait surface, a choisi de partager un gazouillis suggérant que les gens du Canada devraient se préoccuper davantage des changements climatiques.

Les gens se demandent aussi si les Verts considèrent la diversité et l’inclusion comme des enjeux importants, car seulement 12 % des candidat(e)s du Parti Vert sont issus des minorités visibles dans cette élection. En revanche, 32 % des candidat(e)s du NPD viennent de divers horizons.

Le chef du NPD fédéral, Jagmeet Singh, a récemment déclaré que « ce qu’il nous faut maintenant, c’est le courage d’agir ensemble ».  Et c’est exactement l’approche que les néo-démocrates promettent d’adopter pour les grands enjeux tels les changements climatiques, l’inégalité des revenus, l’immigration et les soins de santé. Contrairement au Parti Vert, le NPD a déjà fait ses preuves comme gouvernement. C’est pourquoi les néo-démocrates constituent la véritable alternative progressiste dans cette élection.