Cela fait quatre mois que nous attendons ce moment? Le discours du Trône est rempli de promesses empruntées

Toronto – 18 octobre 2013 – Face aux scandales en cascade, Stephen Harper, le chef autoritaire du parti conservateur, a prorogé le Parlement pour la quatrième fois en sept ans; cette fois-ci pour se soustraire à l’examen public et profiter de la pause pour remettre le compteur à zéro et établir une stratégie pour l’élection de 2015.

On penserait donc qu’après quatre mois d’absence de gouvernement, le discours du Trône du 15 octobre  aurait eu plus de substance. C’était plutôt un discours truffé de platitudes, de verbiages, de promesses réchauffées, de promesses volées de la dernière campagne électorale du NPD et d’os que Stephen Harper jette régulièrement à ses fervents partisans comme par exemple la promesse de sévir encore plus durement contre le crime et la drogue.

En dépit de la montée en flèche du taux de chômage chez les jeunes et des 300 000 nouveaux sans-emplois qui sont venus grossir la liste des chômeurs depuis la récession, le discours du Trône n’a présenté aucun plan ni aucune mesure pour créer de bons emplois de classe moyenne. Ce qu’on y trouve, c’est un plan visant à dépenser un milliard de dollars pour construire une base pour une nouvelle agence d’espionnage et à geler le budget fédéral; ce qui obligera le gouvernement à réduire davantage les emplois du secteur public et les services publics indispensables aux familles canadiennes. Ces coupures viendront s’ajouter aux réductions de 20 milliards $ déjà annoncées.    

Il n’y a pratiquement rien pour le changement climatique dans le discours. En fait, cette question n’y est même pas mentionnée. Harper a renouvelé son engagement d’instituer des règlements sur les émissions  issues de la production d’hydrocarbures. Mais il s’agit des mêmes règlements qui ont déjà été reportés à deux reprises. Il est bel et bien dit dans le discours que le gouvernement allait « consacrer un système pollueur-payeur dans la législation ». Mais cela vient du même gouvernement qui a décrié le plan du NPD visant à fixer un prix pour le carbone, qui ne diffère en rien du plan conservateur.  

Rien de nouveau n’a été proposé pour aider les familles à faire face à l’augmentation des coûts de l’éducation. Rien de nouveau pour les soins de santé, alors que les provinces se préparent à faire face à des réductions de 34 milliards $ dans les transferts fédéraux pour les soins de santé. Rien de nouveau pour nos Premières nations; rien pour nous anciens combattants, rien pour une vraie réforme électorale, rien pour une réforme du Sénat.

Après avoir fermé le Parlement et évité de se soumettre à l’examen public pendant quatre mois, est-ce cela que Stephen Harper pouvait offrir de mieux? En tant que programme, c’est un échec aux yeux des Canadiens et des Canadiennes ordinairesc’est un échec en tant que stratégie visant à les distraire — car cela ne pourra pas pour une minute leur faire oublier l’affaire Duffy, l’affaire Wallin, l’affaire Del Mastro et tous les autres scandales qui continuent à hanter Stephen Harper.