Le 18 décembre, Journée internationale des migrants

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Toronto, 16 décembre 2013 – Chaque année, le 18 décembre et, donc, à l’occasion de la Journée internationale des migrants, on commémore la conclusion de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille par l’Organisation des Nations Unies, qui a eu lieu le 18 décembre 1990. Or, cette année, à l’approche du temps des fêtes, tout ce que les travailleurs migrants sont actuellement en mesure d’espérer, ce serait le rétablissement des règles leur permettant d’avoir droit à des prestations spéciales d’assurance-emploi au Canada. En 2012, les conservateurs de Stephen Harper ont abusé de la situation dans laquelle se trouvent les travailleuses et les travailleurs les plus vulnérables qui sont présents dans notre grand pays en limitant, dans leur cas, l’accès au congé parental et aux autres catégories de congés spéciaux et, pourtant, c’étaient les seuls avantages qu’on eût jamais accordés aux travailleurs migrants en vertu de la Loi sur l’assurance-emploi. Pendant ce temps, comme si tout cela ne suffisait pas, le gouvernement de Stephen Harper continue à leur faire payer la prime d’assurance-emploi, ce qui rapporte à celui-ci un revenu de plusieurs millions de dollars par an.

C’est une injustice scandaleuse sur laquelle on ne peut se permettre de fermer les yeux. Or, il y a précisément un mois, les résultats de nos efforts ont démontré que nous (oui, nous !) étions à même de faire changer les choses. En agissant de concert avec des alliées et des alliés des milieux communautaires, nous avons réussi à convaincre un tribunal fédéral que le refus arbitraire d’accorder aux travailleurs migrants des congés parentaux dans le cadre du programme de l’assurance-emploi n’était pas simplement abject, mais illégal. Dans la décision qu’elle a rendue sur ce point, la Cour fédérale a établi que le Bureau du Juge-arbitre allait se voir donner mandat de procéder à une nouvelle audience dans 102 causes ayant trait à des prestations d’assurance-emploi dont des travailleurs migrants avaient fait la demande en se fondant sur l’ensemble de la période de référence de 2012. Dans la plupart des cas, il s’agissait de membres de l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA). La Cour d’appel a précisé que la position des travailleurs migrants était « particulièrement précaire » relativement à leur capacité même de faire une demande d’assurance-emploi.

Depuis des décennies, dans ce pays, c’est grâce aux TUAC Canada que les travailleurs migrants et temporaires arrivent le mieux à se faire entendre et à se défendre. La date du 18 décembre, Journée internationale des migrants, nous rappelle que, même si nous avons réalisé des progrès, la lutte visant à faire respecter les droits des travailleurs migrants se poursuit et il en va de même de l’importance que nous y attachons.

Alors, au moment du 23e anniversaire de la reconnaissance de la Journée internationale des migrants, n’oublions surtout pas que c’est aux travailleurs migrants que nous devons le développement du Canada. Récemment, tout en connaissant elle-même l’adversité, une travailleuse migrante faisait la remarque suivante : « Malgré les difficultés et les obstacles que nous devons surmonter en vue d’améliorer la qualité de la vie que nous menons ainsi que celle de l’existence des gens de la famille qui sont restés dans les pays d’où nous venons respectivement, il faut que nous parlions des ennuis et des brimades que nous subissons. En effet, nous devons nous unir pour que les choses changent. Après tout, c’est bel et bien en développant le négatif d’une photographie dans une chambre noire qu’on en obtient une belle image. »

En étudiant l’histoire, on s’aperçoit que toute personne est capable d’« allumer une chandelle » là où la réalité est sombre. Pour notre part, nous apprenons ainsi que, en le faisant également, nous pouvons constituer l’agent du changement qui aura pour effet de rétablir la situation sur le plan de la justice dans notre pays magnifique, c’est-à-dire le Canada.

En toute solidarité,

Paul Meinema
Président national