Le Sommet des dirigeants, une occasion propice qui s’offre à Stephen Harper pour demander au Mexique de mettre un terme à sa politique d’exclusion

Toronto – 27 janvier 2014 – Le Sommet des dirigeants nord-américains, qui se tient cette année en février, coïncide avec le 20e anniversaire de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). C’est le Mexique qui accueille le Sommet cette fois-ci. Voilà donc une occasion idéale qui s’offre au premier ministre Harper pour rompre le silence de son gouvernement devant les preuves accablantes confirmant que des représentants du gouvernement du Mexique ont violé la loi canadienne, les droits de la personne et les droits syndicaux de citoyens mexicains qui travaillent au Canada, ainsi que diverses clauses de l’ALENA.    

Les preuves, qui reviennent maintenant entre les mains de la commission des relations de travail de la Colombie-Britannique, indiquent clairement que des responsables consulaires et des représentants du gouvernement du Mexique pratiquent une politique d’exclusion envers certains travailleurs agricoles migrants mexicains soupçonnés d’être des sympathisants syndicaux en les empêchant de retourner au Canada. Le 15 janvier, la Cour suprême de la Colombie-Britannique a confirmé le droit de la commission des relations de travail de tenir compte de cet élément de preuve en déclarant irrecevable la requête du Mexique réclamant le rejet des documents concernant les pratiques d’exclusion ainsi que les témoignages d’anciens agents consulaires.

Les chefs d’accusation et les preuves sont aussi fort bien connus des représentants du gouvernement fédéral du Canada qui ont suivi le cours de ce dossier dès l’instant la section locale 1518 des TUAC Canada a déposé les chefs d’accusation pour la première fois en 2011, afin de protéger les travailleurs agricoles migrants qui avaient décidé au vote de former un syndicat dans leur lieu de travail en Colombie-Britannique.

La mise à l’index viole non seulement la législation du travail de la Colombie-Britannique, qui interdit le recours à des représailles contre l’activité syndicale, mais aussi l’Accord nord-américain de coopération dans le domaine du travail (conclu dans le cadre de l’ALENA) dont le Mexique est signataire. Selon l’accord, toutes les parties doivent « protéger, améliorer et respecter les droits fondamentaux des travailleurs… en encourageant les employeurs et les employés de chacun des deux pays à observer les lois du travail et à collaborer en vue de maintenir un environnement de travail équitable, sain et sécuritaire. »

Comme le premier ministre Harper l’a déclaré récemment lors d’une conférence de presse portant sur les travailleurs migrants et saisonniers au Canada en disant : « ils ont le droit de négocier avec leur employeur et le droit d’être traités de façon juste, et ils ont aussi le droit à la protection contre les employeurs qui veulent les renvoyer dans leur pays d’origine dès qu’ils n’aiment pas quelque chose. »    

Espérons que le premier ministre Harper fera connaître cette position au président mexicain Enrique Peña Nieto lors du Sommet des dirigeants qui se tiendra prochainement au Mexique et qu’il lui demandera de mettre un terme à sa politique d’exclusion. Les difficultés auxquelles sont confrontés les travailleurs temporaires et migrants du Mexique qui œuvrent au Canada sont assez difficiles à endurer. Ils n’ont pas besoin que leur propre gouvernement traverse la frontière du Canada pour violer leurs droits, la loi canadienne et des clauses de l’ALENA dont le Mexique est signataire.

 

Solidairement,

Paul Meinema, président national