Demandez au Bangladesh de tenir ses promesses en matière de sécurité
Dhaka (Bangladesh), 16 février 2016 – Un nouveau rapport critique vertement le gouvernement du Bangladesh qui n’a pas su respecter les ententes conclues après la tragédie du Rana Plaza, soit d’assurer la sécurité au travail et le droit des salarié(e)s de former des syndicats sans faire l’objet de représailles.
Selon le rapport d’évaluation publié par le syndicat global UNI, le syndicat international IndustriALL et la Confédération syndicale internationale, le gouvernement du Bangladesh n’a pas respecté le Pacte sur la durabilité, un accord intervenu entre le Bangladesh et l’Union Européenne, le Canada, les États-Unis et diverses organisations syndicales et non syndicales. L’accord a été signé au lendemain de l’effondrement des fabriques de vêtements du Rana Plaza où plus de 1 100 travailleuses et travailleurs du vêtement ont péri en avril 2013. Le Pacte sur la durabilité réclamait des améliorations à la sécurité au travail garanties par des conventions collectives négociées par des syndicats.
D’après le nouveau rapport, il y a eu plus d’une centaine de cas de représailles antisyndicales dans les usines depuis la signature du pacte, sans compter les retards mis par le gouvernement à accréditer de nouvelles unités de négociation.
« Si l’on veut maintenir les avancées faites au chapitre de la sécurité et d’autres conditions de travail et faire en sorte que les employeurs respectent leurs obligations de rendre compte de leurs actions, les travailleuses et travailleurs doivent pouvoir former des syndicats sans faire l’objet de représailles », explique le président national des TUAC Canada, Paul Meinema. « Les manœuvres dilatoires du Bangladesh qui tarde à accréditer les syndicats sont choquantes et dangereuses dans un contexte où quatre millions de salarié(e)s sont employés dans l’industrie du vêtement. Ces dérives et l’inconduite des fabricants doivent cesser si l’on veut éviter une autre tragédie comme celle du Rana Plaza », poursuit-il.
À la suite de la catastrophe du Rana Plaza survenue en 2013, de nombreux détaillants, dont les compagnies de la société Loblaws, ont signé l’Accord sur la sécurité incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh. Rappelons qu’en vertu de cette convention, il est prévu que ce soient des inspecteurs indépendants ne représentant ni le personnel ni l’employeur qui se chargent de l’examen de l’état des établissements en vue de faire en sorte que les conditions de travail s’améliorent pour les ouvrières et ouvriers de ce pays en voie de développement. Depuis la rédaction de l’accord et conformément à celui-ci, plus de 1 000 usines ont fait l’objet d’un contrôle de sécurité. Le Pacte sur la durabilité est un document conçu séparément afin de préserver les normes de sécurité et les mesures de surveillance par la collaboration entre les salarié(e)s, leurs syndicats, les propriétaires d’usines, les fournisseurs, et les organismes gouvernementaux.
Passez à l’action aujourd’hui même pour exhorter le premier ministre Trudeau à intervenir auprès du gouvernement du Bangladesh pour lui demander de respecter le Pacte sur la durabilité en vue d’assurer des conditions de travail sécuritaires et des droits ouvriers pour les travailleuses et les travailleurs du Bangladesh.