Un rapport demande des changements pour protéger les travailleur(euse)s agricoles migrant(e)s et l’approvisionnement alimentaire du Canada

Toronto – 10 août 2020 – Un nouveau rapport des TUAC Canada, le principal défenseur des travailleurs et des travailleuses agricoles du pays, a appelé à des changements urgents pour protéger la santé, la sécurité et les droits de dizaines de milliers de travailleur(euse)s agricoles migrant(e)s qui sont essentiel(le)s à l’approvisionnement alimentaire du Canada. Le rapport, intitulé « La situation des travailleur(euse)s agricoles migrant(e)s au Canada en 2020 », préconise 14 réformes législatives et réglementaires d’un système qui laisse actuellement les travailleur(euse)s agricoles migrant(e)s plus vulnérables que les travailleur(euse)s canadien(ne)s à l’exploitation, aux risques sanitaires et aux représailles des employeurs.

Les TUAC Canada (le syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce) représentent plus de 250 000 membres à travers le Canada, travaillant dans tous les secteurs de l’industrie alimentaire, du producteur au consommateur. Depuis 30 ans, les TUAC Canada sont le principal porte-parole et défenseur des travailleur(euse)s agricoles nationaux(ales) et migrant(e)s.

« Chaque année, des dizaines de milliers de travailleur(euse)s agricoles migrant(e)s viennent ici et travaillent dur pour fournir de la nourriture aux familles canadiennes. Ce que beaucoup de ces travailleur(euse)s acharné(e)s obtiennent en échange, ce sont des conditions de travail et de vie que la plupart des Canadien(ne)s trouveraient épouvantables », déclare Paul Meinema, président national des TUAC Canada. « Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent agir pour mettre fin à la discrimination systémique qui restreint les droits et les protections des travailleur(euse)s migrant(e)s et les laisse invisibles, effrayé(e)s et impuissant(e)s à exprimer leurs préoccupations concernant leurs conditions de logement et de travail ».

Récemment, la pandémie de COVID‑19 a mis en lumière ces conditions qui ont contribué au décès d’au moins trois travailleur(euse)s agricoles migrant(e)s au Canada et à ce que plus d’un millier d’autres personnes reçoivent un résultat positif au test de dépistage de la COVID‑19.

Les travailleur(euse)s migrant(e)s sont devenu(e)s l’épine dorsale essentielle du système agroalimentaire canadien, constituant plus de la moitié de la main-d’œuvre agricole rémunérée au Canada. Ces travailleur(euse)s sont amené(e)s au Canada dans le cadre de deux programmes fédéraux : le Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) et le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Le rapport décrit un certain nombre de réformes urgentes à apporter aux deux programmes ainsi qu’à certaines lois provinciales sur le travail. Parmi les 14 réformes préconisées figurent la suppression du lien entre un(e) travailleur(euse) et un seul employeur, l’octroi aux travailleur(euse)s migrant(e)s d’une voie d’accès à la résidence permanente, la suppression des obstacles qui, dans certaines provinces, restreignent actuellement les droits des travailleur(euse)s agricoles en matière de travail et de négociation collective, et l’adoption de la représentation syndicale comme condition nécessaire aux initiatives du PTAS et du PTET, en tant que meilleure mesure pratique pour assurer une représentation et une protection adéquates à la main-d’œuvre la plus précaire et la plus vulnérable du Canada.

« Les gouvernements doivent agir pour protéger ces travailleur(euse)s, qui contribuent tellement et qui sont obligé(e)s de souffrir en silence », déclare Paul Meinema. « C’est une question de justice et de droits de la personne face à un système actuel qui perpétue l’exploitation et les abus au niveau mondial et punit ceux et celles qui sont si essentiel(le)s à la sécurité alimentaire du Canada ».

Vous pouvez télécharger lerapport, intitulé « La situation des travailleur(euse)s agricoles migrant(e)s au Canada en 2020 » (en anglais seulement, pour le moment).