Blogue politique : Nous devons soutenir les pêcheurs autochtones au Canada

Blogue politique : Nous devons soutenir les pêcheurs autochtones au Canada

Baie Sainte-Marie (N.-É.) – 24 octobre 2020 – Les pêcheurs micmacs de Nouvelle-Écosse sont victimes de violence, de vandalisme et de harcèlement et se voient refuser du carburant et de l’équipement alors qu’ils tentent de respecter les droits que leur confère leur traité et de gagner modestement leur vie.

À la mi-septembre, la Première Nation Sipekne'katik a lancé une pêcherie de subsistance modérée à Baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse. En réponse, des pêcheurs commerciaux non autochtones ont coupé les pièges de pêche des Micmacs, ont commis des incendies criminels et ont tenu des propos racistes et violents à l’égard des pêcheurs micmacs.

De nombreux(euses) Canadien(ne)s et résident(e)s de la communauté de Baie Sainte-Marie ont exprimé leur soutien aux pêcheurs micmacs, notamment les restaurants qui ont cessé de vendre des produits de homard récoltés par des pêcheurs non autochtones. Cela met en évidence les liens importants entre l’alimentation, la politique et l’action collective.

Les pêcheurs non autochtones affirment que la pêche des Micmacs nuira aux stocks de poissons lors de la prochaine saison de pêche au homard en novembre et soutiennent que leurs préoccupations concernent principalement la conservation. Et ce, malgré le fait que l’ampleur de la pêche des Micmacs en Nouvelle-Écosse n’est pas du tout comparable à l’exploitation des pêcheurs non autochtones. Plus important encore, les viviers de homards micmacs ayant été incendiés par des pêcheurs non autochtones, nous devons nous demander si ce litige porte réellement sur la conservation ou s’il s’agit plutôt de la réticence du Canada à respecter nos traités avec les peuples autochtones.

Les arguments qui tentent d’établir le nombre approprié de pièges que les pêcheurs micmacs peuvent poser sont dénués de sens. En fait, la Première Nation Sipekne'katik est tout à fait en droit de mettre en place sa pêcherie. C’est un droit qui est énoncé dans le traité de paix et d’amitié de 1752 et dans l’article 35 de la Constitution du Canada, et qui a été réaffirmé par la Cour suprême dans l’arrêt R. c. Marshall de 1999.

Le 19 octobre dernier, le NPD a demandé un débat d’urgence à la Chambre des communes. Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a dénoncé la violence contre les Micmacs et a demandé une action immédiate pour résoudre le conflit de pêche à Baie Sainte-Marie.

Les syndicats, dont les TUAC Canada, demandent maintenant au gouvernement fédéral de faire respecter les droits issus des traités conclus avec les peuples autochtones et de s’attaquer rapidement aux menaces et à la discrimination que subissent les pêcheurs micmacs. Il est également temps que le gouvernement remanie le ministère des Pêches et des Océans et prenne des mesures pour garantir que des conflits comme celui auquel nous assistons en Nouvelle-Écosse ne se reproduisent plus jamais.

La loi canadienne établit clairement que les pêcheurs autochtones ont le droit de gagner leur vie de façon modérée, et nos élu(e)s ont la possibilité d’être du bon côté de l’histoire sur cette question en résolvant rapidement la crise à Baie Sainte-Marie.