Blogue politique : Une pandémie n’est pas un moment propice aux jeux politiques

Ottawa (Ont.) – 24 mars 2021 – Les Canadiens et les Canadiennes sont de plus en plus cyniques à l’égard de la politique lorsqu’ils et elles sont témoins de partis plus enclins à faire de la politicaillerie qu’à aider les plus démuni(e)s.

Le déploiement du vaccin s’accélère et l’on aperçoit enfin une lumière au bout du tunnel. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour aider ceux et celles qui sont touché(e)s de manière disproportionnée par les contrecoups économiques de la pandémie, en particulier les femmes, les communautés autochtones, les Canadien(ne)s appartenant au groupe des minorités visibles et les personnes âgées.

Récemment, le leader parlementaire conservateur a demandé au leader parlementaire libéral de travailler au-delà de la partisanerie pour éviter des élections, alors que son parti bloque le programme législatif, quel que soit le projet de loi proposé. Le chef du Parti conservateur du Canada, Erin O’Toole, continue d’utiliser des manœuvres procédurales pour ralentir l’avancement de la législation impliquant des mesures d’urgence sur l’aide en cas de pandémie et sur les mesures visant à assurer des élections sûres si les Canadien(ne)s devaient se rendre aux urnes.

Le fait que M. O’Toole prétende ne pas vouloir d’élections tout en faisant obstruction au travail du Parlement donne au premier ministre Justin Trudeau l’excuse parfaite pour dissoudre la Chambre et chercher un autre gouvernement majoritaire.

Le jeu politique ne s’arrête pas là, puisque les libéraux de Trudeau retiennent délibérément des lois importantes, notamment le projet de loi C‑5 qui mettrait en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, en en faisant un enjeu électoral alors qu’il bénéficie d’un soutien suffisant pour être adopté maintenant. Entre-temps, les libéraux ont également voté contre une motion du Nouveau Parti démocratique (NPD) visant à commencer la mise en œuvre d’un programme national d’assurance-médicaments, une promesse qu’ils ont eux-mêmes faite à chaque scrutin depuis 1997, sans doute pour être remise sur le tapis lors de leur prochaine campagne.

Les Canadien(ne)s en ont assez des politicailleries et préfèrent voir le gouvernement s’attaquer aux nombreux problèmes graves que la pandémie a révélés. La nécessité d’un régime d’assurance-médicaments, la lutte contre les inégalités croissantes, les services universels de garde d’enfants, les droits des travailleurs et des travailleuses et le logement figurent en tête de liste. Le gouvernement Trudeau devrait faire fonctionner ce gouvernement minoritaire en allant au-delà de la partisanerie pour aborder ces questions et bien d’autres encore. Tout au long de la pandémie, Jagmeet Singh et le NPD ont démontré comment un gouvernement minoritaire peut fonctionner en dépassant les lignes de parti pour améliorer des lois clés.

Les conservateurs et les libéraux préfèrent peut-être les jeux de politique fondés sur la roulette électorale, mais les Canadien(ne)s ordinaires ont besoin d’une action réelle pour s’attaquer aux problèmes sociétaux urgents. Jagmeet Singh et le NPD sont prêts et disposés à faire fonctionner ce gouvernement minoritaire pour les Canadien(ne)s qui préfèrent renoncer à des élections coûteuses et inutiles en plein milieu d’une pandémie.