Les libéraux et les conservateurs s’unissent pour saper les droits des travailleur(euse)s

Ottawa (Ont.) – 13 mai 2021 – Justin Trudeau a une fois de plus piétiné les droits de négociation collective des travailleurs et des travailleuses lorsque son gouvernement libéral a récemment fait adopter à la hâte le projet de loi C‑29, une loi qui ordonnait aux membres du SCFP du port de Montréal de mettre fin à leur grève légale et de retourner au travail. Le gouvernement Trudeau a fait la même chose aux travailleur(euse)s des postes en 2018, se pliant à la volonté des détaillants en ligne comme Amazon et eBay.

Dans cette dernière manœuvre visant à supprimer les droits des travailleur(euse)s du port de Montréal, les libéraux ont reçu l’aide d’Erin O’Toole et des conservateurs. En effet, malgré les propos de M. O’Toole sur la nécessité de tendre la main aux travailleur(euse)s et de les respecter, il a montré son vrai visage en s’associant aux libéraux pour faire adopter la loi le plus rapidement possible.

Les libéraux ont défendu le projet de loi C‑29, soulignant la pandémie de COVID‑19 et le besoin critique de livrer des marchandises jugées vitales pour la santé et la sécurité des Canadien(ne)s. Pourtant, une entente sur les services essentiels avait déjà été négociée entre le syndicat et le port pour garantir que toute marchandise vitale pour la santé et la sécurité des Canadien(ne)s serait impérativement déchargée, grève ou pas.

Les travailleur(euse)s du port tentaient de négocier une nouvelle convention collective depuis deux ans. L’agent négociateur du port, l’Association des employeurs maritimes (AEM), a ensuite forcé la grève en envoyant au syndicat un avis de lock-out le 10 avril 2021, annonçant qu’il ne respecterait pas les dispositions de la convention collective relatives à la sécurité d’emploi et qu’il allait également modifier arbitrairement les conditions de travail liées aux horaires.

Alors que les droits des travailleur(euse)s du port de Montréal ne préoccupaient ni les libéraux ni les conservateurs, Jagmeet Singh et le NPD ont pris des mesures pour défendre ces droits, même s’ils n’ont finalement pas pu empêcher l’adoption du projet de loi. Singh et son caucus ont démontré comment utiliser un gouvernement minoritaire, en faisant adopter un amendement au projet de loi C‑29 qui supprime l’arbitrage de l’offre finale du projet de loi, un processus de négociation qui a historiquement bénéficié aux employeurs. Puis, fidèle à ses principes et à son respect des droits des travailleur(euse)s, le NPD a voté contre le projet de loi.

Le gouvernement libéral (et le gouvernement conservateur, qui a pris des mesures similaires contre les travailleur[euse]s d’Air Canada en 2012) a clairement fait savoir aux employeurs du secteur fédéral qu’ils n’ont pas à s’inquiéter de négocier de bonne foi. Compte tenu de leurs antécédents, les gouvernements libéraux et conservateurs continueront de saper la possibilité d’un accord équitable pour les travailleur(euse)s lorsqu’ils et elles négocient avec des employeurs sous réglementation fédérale, car la menace de légiférer sur les travailleur(euse)s continuera de supplanter tout levier que le syndicat pourrait avoir à la table de négociation, même si la législation est susceptible d’être jugée inconstitutionnelle.

Les libéraux et les conservateurs peuvent bien vous dire qu’ils soutiennent les droits des travailleur(euse)s en vertu de la Charte, mais à maintes reprises, leurs actions ne correspondent pas à leurs paroles.