Blogue politique : Les profiteurs de la santé utilisent la pandémie pour pousser à la privatisation

Ottawa (Ont.) – Le 14 janvier 2022 – La pandémie de COVID‑19 a révélé de nombreuses failles dans notre système de santé public et nombreux sont ceux et celles, à droite, qui y voient une occasion de privatiser les soins de santé.

Le système public de soins de santé du Canada souffre depuis de nombreuses années d’un manque de financement adéquat, de stratégies insuffisantes de recrutement et de rétention des travailleurs et des travailleuses, en plus de l’austérité gouvernementale. Les temps d’attente pour les opérations chirurgicales, les tests diagnostiques et les autres procédures étaient déjà un problème avant la pandémie, mais les retards exacerbés par la pandémie sont utilisés comme une opportunité par la droite politique pour étendre le rôle des soins de santé privés.

Des voix de droite, telles que le National Post, et des groupes de réflexion, tels que l’Institut Fraser et l’Institut C.D. Howe, profitent de la situation pour promouvoir la privatisation comme solution aux problèmes du système de santé du pays.

Les gouvernements provinciaux conservateurs n’ont pas agi avec l’urgence requise pour permettre aux Canadien(ne)s de traverser la pandémie. Ils ont souvent choisi la solution facile, espérant que les problèmes se résoudront d’eux-mêmes au lieu de faire les investissements nécessaires pour maintenir le système à flot. Un audit réalisé en 2021 a révélé que le gouvernement Ford avait laissé plus de 6 milliards de dollars non dépensés qui devaient être consacrés à la lutte contre la pandémie.

En Saskatchewan, nous voyons des fonds publics aller à des sociétés utilisant des modèles de partenariat public-privé (PPP) pour construire de nouveaux hôpitaux. Le gouvernement verse également de l’argent à des sociétés privées pour qu’elles fournissent des tests diagnostiques et d’autres procédures.

En Ontario, nous voyons le même scénario se dérouler. En juillet 2021, le gouvernement Ford a annoncé un financement de 24 millions de dollars pour augmenter le volume des services de chirurgie et de diagnostic financés par l’État dans les établissements de santé indépendants et pour soutenir l’octroi de licences à de nouveaux établissements de santé indépendants. Il convient de noter que 97 % des établissements de santé indépendants actuellement financés en Ontario sont des entreprises à but lucratif.

En Alberta, le gouvernement PCU de Jason Kenney a adopté, à l’été 2020, le projet de loi 30 qui autorise la sous-traitance des services de chirurgie et de diagnostic à des établissements à but lucratif. Le gouvernement est également allé de l’avant avec la sous-traitance de services tels que les laboratoires et les buanderies au secteur privé. Lors de l’assemblée générale du PCU en octobre 2021, les délégué(e)s ont voté pour approuver une politique soutenant la création d’un système de santé à financement privé.

Les gouvernements de droite, les politicien(ne)s et leurs ami(e)s du monde des affaires ont toujours salivé devant les milliards de dollars de profit qu’ils et elles pouvaient tirer de la prestation des services de santé au Canada et ils et elles utilisent maintenant les problèmes exacerbés par la pandémie pour faire avancer leur programme de privatisation.

Cette situation doit cesser et les gouvernements de tout horizon doivent s’attacher à investir dans le système de santé publique de notre pays dans des domaines tels que le recrutement et la rétention du personnel de santé, d’autant que ces héro(ïne)s sont mis(es) à rude épreuve par une nouvelle vague d’infections.

Les gouvernements doivent également aller de l’avant avec l’instauration d’un régime universel d’assurance-médicaments et de soins dentaires, qui permettra aux Canadien(ne)s d’économiser des milliards de dollars en frais de santé. Ce n’est pas le moment de récompenser les profiteurs de la santé, mais plutôt le moment d’investir et de développer notre système de santé public.