Blogue politique : Une accréditation en une étape représente la bonne direction pour les travailleur(euse)s de la C.-B.

Ottawa (Ont.) – Le 8 avril 2022 – Pendant la pandémie, il est devenu encore plus évident que les travailleurs et les travailleuses avaient besoin de se faire entendre sur leur lieu de travail. La COVID‑19 a révélé l’ampleur des lacunes en matière de protection des travailleur(euse)s sur le lieu de travail, en particulier pour les plus vulnérables et les moins bien payé(e)s.

De nombreux employeurs ont fait preuve de mépris à l’égard de la santé et de la sécurité de leurs travailleur(euse)s, exigeant davantage d’eux et d’elles pendant la pandémie sans apporter aucune amélioration à leurs conditions de travail. Même ceux et celles qui ont eu la chance de bénéficier de quelques augmentations de salaire en période de pandémie ont rapidement vu ces augmentations leur être retirées.

Cela a ouvert les yeux de nombreux(euses) travailleur(euse)s qui ont réalisé que le seul moyen de lutter pour un réel changement sur leur lieu de travail et d’avoir une véritable voix dans leurs conditions de travail était de se syndiquer. Les TUAC Canada en ont fait l’expérience de première main avec des travailleur(euse)s qui ont demandé leur aide dans des lieux de travail traditionnellement difficiles à syndiquer. Les TUAC Canada ont réussi à syndiquer des librairies Indigo, des magasins PetSmart, des cinémas et de nombreux dispensaires de cannabis, pour n’en citer que quelques-uns.

La Charte confère aux travailleur(euse)s le droit d’adhérer à un syndicat, mais dans la plupart des provinces, le processus de syndicalisation est difficile et avantageux pour les employeurs. Même lorsque la majorité des travailleur(euse)s signent des cartes pour adhérer au syndicat, ils et elles doivent passer par un vote, généralement organisé sur le lieu de travail et à proximité de leur employeur. Une jeune femme qui a récemment participé à la syndicalisation de son établissement Starbucks à Victoria, en Colombie-Britannique, a fait remarquer que même si 90 % des employé(e)s avaient signé des cartes pour adhérer au syndicat, ils et elles ont dû attendre la tenue d’un vote et, pendant ce temps, Starbucks a fait appel à des antisyndicalistes grassement payés pour tenter de les dissuader.

L’intimidation et la coercition exercées par les employeurs constituent l’un des principaux obstacles à la syndicalisation des travailleur(euse)s sur leur lieu de travail. Entre le moment où les travailleur(euse)s expriment leur désir de se syndiquer et celui où le vote a lieu, les employeurs font appel à des avocats et à des antisyndicalistes pour exercer des pressions. Parfois, les travailleur(euse)s qui mènent des campagnes de syndicalisation sont licencié(e)s, les employeurs profèrent des menaces de licenciement ou de fermer le lieu de travail, et les travailleur(euse)s sont astreint(e)s à des réunions de groupe ou individuelles pour les dissuader de se syndiquer.

Il est formidable de voir le gouvernement néo-démocrate présenter le projet de loi 10 qui rétablira l’accréditation en une étape (vérification des cartes) en C.-B. Les gouvernements néo-démocrates précédents en C.-B. avaient mis en place un tel processus, mais il est toujours éliminé lorsqu’un nouveau parti de droite arrive au pouvoir. C’est une histoire familière à travers le pays.

L’Ontario a également disposé d’un processus d’accréditation en une seule étape pendant des décennies, mais dès son arrivée au pouvoir, le premier ministre conservateur Mike Harris a éliminé le contrôle des cartes, et les gouvernements libéraux et conservateurs ne l’ont jamais rétabli, sauf pour un petit groupe de travailleurs de la construction.

Le nouveau processus en Colombie-Britannique permettra aux lieux de travail d’être accrédités sans exiger un second vote lorsque 55 % ou plus des travailleur(euse)s signent une carte syndicale exprimant leur désir de se joindre au syndicat. Si seulement 45 % à 55 % des travailleur(euse)s signent la carte, alors il y aura un deuxième vote.

Le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique mérite un hommage pour avoir reconnu que les travailleur(euse)s doivent pouvoir s’exprimer sur leur lieu de travail, à l’abri des menaces et de l’intimidation de leur employeur. Comme l’a déclaré le ministre du Travail de la Colombie-Britannique, Harry Bains, lors de l’annonce du projet de loi 10, « en vertu de notre Charte des droits et libertés, les travailleur(euse)s qui souhaitent se syndiquer ne doivent être entravé(e)s d’aucune façon. »