Feuille d’information : La crise de l’abordabilité au Canada
Le Canada est aux prises avec une importante crise de l’abordabilité qui affecte le logement, les soins de santé, les services de garde d’enfants, la sécurité alimentaire et l’éducation. Cette crise crée une pression financière substantielle sur les ménages, particulièrement ceux aux plus bas revenus. De plus, s’attaquer à la crise implique d’adhérer aux principes du travail décent, comme ceux énoncés par l’Organisation internationale du Travail (OIT). Cette feuille d’information offre un aperçu des sujets clés de l’abordabilité et le rôle des critères du travail décent en réglant certaines de ces difficultés.
1. Accès au logement
Hausse des coûts :Le prix des propriétés au Canada a monté en flèche, rendant l’accès à la propriété de plus en plus inaccessible. Par exemple, le prix moyen d’une maison dans des villes comme Vancouver et Toronto a doublé dans la dernière décennie.
Marché locatif : Le prix des loyers a aussi augmenté, plusieurs villes constatant une importante hausse du coût moyen des loyers mensuels. Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le prix des loyers dans les grands centres urbains a augmenté de 20 % ou plus dans les dernières années.
Réaction du gouvernement :Les efforts pour s’attaquer à la crise du logement incluent des initiatives fédérales et provinciales afin de construire des habitations abordables et d’aider les locataires à bas salaires, bien que les progrès aient été lents.
2. Abordabilité des soins de santé
Système sous tension : Le système de santé public canadien est sous tension en raison du vieillissement de la population et de la hausse de la demande, menant à de plus longs temps d’attente et des problèmes d’accès.
Cliniques privées : La hausse des cliniques privées à but lucratif est une inquiétude croissante. Ces cliniques peuvent imposer des frais à leur clientèle, ainsi que des actes payants non couverts par le régime public d’assurance maladie, menant possiblement à un système à deux vitesses. Les patients risquent de débourser pour des frais plus élevés et subir un fardeau financier plus lourd, particulièrement s’ils ont besoin de services non couverts par leur assurance ou si les délais sont trop longs dans le système public.
- Tendances gouvernementales : Les gouvernements de la droite appuient de plus en plus les modèles de soins de santé privés et à but lucratifs. Leurs politiques visent souvent à normaliser l’utilisation des cliniques privées comme solution à l’inefficacité du système public. Cependant, cette approche risque de creuser de plus grandes iniquités en créant un système où ceux avec de plus grandes ressources financières auront un accès à des soins plus rapides et plus complets, tandis que ceux qui dépendent du système de santé public feront face à de plus longues attentes et à des options limitées.
- Conséquences financières : La normalisation des cliniques privées pourrait déplacer d’importants coûts sur les épaules des Canadien(ne)s. Bien que les promoteurs arguent que les cliniques privées pourraient réduire les temps d’attente et offrir des soins plus efficaces, les critiques avertissent que cela pourrait mener à une hausse globale des coûts des soins de santé et réduire l’accès aux soins des personnes aux plus bas revenus. Le risque est que les soins privés deviennent une option plus courante, menant à la détérioration du système de soins de santé universel et public tout en agrandissant les disparités dans l’accès et la qualité des soins de santé.
Besoins en investissements : Des investissements accrus sont nécessaires pour améliorer les services de soins de santé et aider les travailleurs et les travailleuses du système de santé. Les suggestions incluent un système universel d’assurance médicaments et des couvertures élargies pour la santé mentale et les soins dentaires.
3. Écart salarial entre les genres
Pauvreté genrée : Les femmes sont constamment plus vulnérables à des revenus bas que les hommes, gagnant 0,84 $ pour chaque dollar gagné par les hommes. L’écart salarial est encore plus prononcé pour les femmes autochtones, racialisées, les nouveaux(elles) arrivant(e)s et les personnes s’identifiant comme LGBTQI2S+.
Précarité d’emploi : Les femmes sont prédominantes dans des postes sous-payés, précaires dans les domaines suivants : les soins, l’administration, les services traiteurs, les caisses du commerce de détail et le nettoyage. Dans ces secteurs, les conditions de travail médiocres et le manque de travail décent persistent.
4. Abordabilité des soins de garde d’enfants
Coûts élevés : Les dépenses pour les services de garde d’enfants représentent un important fardeau financier, les services à temps plein dépassant souvent 1 000 $ par mois dans certaines villes.
Initiatives gouvernementales :Des plans pour réduire les frais de garde d’enfant à 10 $ par jour sont en cours, mais une pénurie de places disponibles limite l’efficacité du programme.
Besoins d’élargissements : Il y a un besoin pour plusd’espaces de services de garde d’enfants subventionnés et gérés par le public, et du personnel qualifié pour répondre à la demande.
5. Sécurité alimentaire
Hausse des prix : Les prix des aliments ont monté en flèche en raison de l’inflation, des problèmes d’approvisionnement et des conséquences des changements climatiques, augmentant ainsi l’insécurité alimentaire dans les foyers canadiens.
Hausse de la demande pour les banques alimentaires : Avec la hausse des prix, de plus en plus de Canadien(ne)s se tournent vers l’aide des banques alimentaires. Selon les plus récentes statistiques, le recourt aux banques alimentaires au Canada a atteint des niveaux sans précédent, avec plus d’un million et demi de personnes dépendant de ces services chaque mois. Cela inclut un nombre croissant de familles ouvrières qui, bien que salariées, ont de la difficulté à effectuer les dépenses de première nécessité en raison de la stagnation des salaires et de la hausse du coût de la vie.
Conséquences pour les populations vulnérables : La hausse du recourt aux banques alimentaires souligne un enjeu important, c’est-à-dire que plusieurs Canadien(ne)s font face à une grave insécurité alimentaire. Celle-ci entraîne des conséquences sur leur santé générale et leur bien-être, surtout pour les enfants et les personnes âgées. La hausse du coût du panier d’épicerie signifie que plusieurs ménages doivent faire le choix difficile entre la nourriture ou d’autres dépenses essentielles comme le logement ou les soins de santé.
Solutions à long terme : S’attaquer efficacement à l’insécurité alimentaire requiert une approche à plusieurs facettes, dont des investissements dans l’agriculture durable, de l’aide pour les systèmes alimentaires régionaux, ainsi que des politiques pour réduire le coût général de la vie. Il est essentiel de s’assurer que les personnes et les familles à bas salaires aient accès à des aliments abordables et nutritifs afin de réduire leur dépendance aux banques alimentaires et améliorer ainsi le système de santé public.
6. Abordabilité de l’éducation
Frais de scolarité en hausse : Les coûts de l’éducation postsecondaire grimpent, menant à des frais de scolarité élevés et d’importantes dettes étudiantes.
Subventions et aides :Les propositions de subventions fédérales visent à diminuer les frais de scolarité et à aider les étudiant(e)s, dont à élargir l’accès aux stages et aux formations professionnelles
7. Travail décent
Directives de l’OIT : L’Organisation internationale du Travail (OIT) a développé des directives pour garantir un travail décent dans l’agroalimentaire, ce qui est important pour régler les enjeux d’insécurité alimentaire et d’abordabilité.
Occasions d’emplois :S’assurer que le travail est disponible et accessible pour tout le monde, particulièrement pour les personnes des groupes marginalisés.
Revenus justes :Garantir des salaires justes qui répondent aux besoins fondamentaux des travailleur(euse)s et de leurs familles.
Conditions de travail sécuritaires :Fournir un environnement de travail sécuritaire et sain, minimisant les risques et assurant la sécurité au travail.
Protections sociales :Offrir une protection sociale complète, incluant des soins de santé, des avantages de maternité et une assurance-emploi.
Droits et dignité :Respecter les droits des travailleur(euse)s, dont leur liberté d’association, leur droit à la négociation collective, ainsi que leur protection contre la discrimination et l’exploitation.
8. Conséquences pour les ménages à bas revenus
Pression accrue : Les ménages à bas revenus sont particulièrement frappés par la crise de l’abordabilité, utilisant une plus grande part de leurs revenus pour les dépenses essentielles comme le logement et la nourriture.
Aide gouvernementale :Les programmes comme l’Allocation canadienne pour enfants et diverses mesures d’aide au revenu visent à alléger la pression financière, bien qu’ils ne touchent pas directement la hausse des coûts.
La crise de l’abordabilité au Canada représente d’importants enjeux, impactant le logement, les soins de santé, les services de garde d’enfants, la sécurité alimentaire et l’éducation. Une approche multifacette est requise pour s’attaquer à ces problèmes, dont l’adhésion aux normes du travail décent, surtout dans l’agroalimentaire, afin d’assurer des salaires justes, des conditions de travail sécuritaires et des protections sociales complètes. Une politique holistique est essentielle pour créer un avenir plus équitable et durable pour l’ensemble des Canadien(ne)s.
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