Le 21 mars 2014, Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale

Toronto – 19 mars 2014 – Chaque année, le 21 mars, on souligne la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale afin de commémorer le massacre de Sharpeville, en Afrique du Sud, qui eut lieu en 1960, et de dénoncer le racisme dans le monde entier. Les victimes de ce massacre ne faisaient que manifester contre une loi du régime d’apartheid en vertu de laquelle les Noirs devaient être munis d’une carte d’identité spéciale, ce qui avait pour effet de limiter leurs déplacements dans tout le pays. La brutalité dont on fit preuve à ce moment-là en faisant mourir tant d’enfants et de parents démontra de façon affreuse à quel point le racisme pouvait pousser à la haine et rappelle à toutes et à tous pourquoi il faut éliminer le racisme.

Ainsi, c’est le sang des Noirs d’Afrique du Sud se défendant contre la politique d’apartheid de leur pays qui est à l’origine de la reconnaissance de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, mais, comme on le sait, le racisme demeure répandu dans la société de diverses manières et il y a beaucoup de gens qui en font preuve soit ouvertement, soit subtilement.

Par exemple, bien que 20 % de la population canadienne n’ait pas la peau blanche, il arrive souvent qu’on évite le sujet de la couleur de la peau ou celui de la discrimination raciale. Or, si l’on ne voit pas les préjugés qui commandent l’attitude qu’on prend régulièrement et les décisions auxquelles on arrive dans la vie quotidienne, on n’est guère en mesure de faire triompher la justice au point de vue social pour le bien des citoyennes et citoyens ne faisant pas partie du groupe ethnique ou racial qui est majoritaire au Canada.

C’est notamment dans le monde du travail que la discrimination raciale s’exerce. Actuellement, qu’il s’agisse du manque de diversité ethnique et d’une intégration insuffisante des différents groupes de la population chez une société publique, une entreprise privée ou une organisation à but non lucratif ou bien de l’intimidation à caractère raciste à laquelle on ne cherche pas à mettre un terme dans le milieu de travail, le racisme, en se manifestant d’une manière disgracieuse, pourrit toujours l’atmosphère dans laquelle on baigne tout en travaillant.

Voilà pourquoi il est nécessaire que les Canadiennes et les Canadiens se mettent à discuter franchement de ce en quoi les considérations relatives à la couleur de la peau ont constamment constitué un obstacle empêchant l’intégration parfaite de tous les groupes de la société dans les institutions du pays par le passé et de ce en quoi, sur ce point, la situation demeure la même à l’heure actuelle. Certes, il y a des gens qui auront sûrement du mal à entamer le débat qu’on doit tenir à ce propos, mais il faut absolument qu’on en parle plus clairement et plus courageusement qu’on ne l’a fait jusqu’ici si l’on veut s’attaquer aux inégalités qui s’expliquent par les convictions et les gestes racistes d’un certain nombre de personnes.

Donc, ce 21 mars, il ne s’agira pas de ne faire que se souvenir des atrocités de Sharpeville, mais de se résoudre également à s’opposer au racisme sous toutes ses formes, et ce, que celui-ci soit subtil ou évident, pour que, au Canada, la société s’en libère complètement et à tout jamais.

 

En toute solidarité,

 

Paul R. Meinema

Président national