Pour une première fois au Québec, la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a rendu la décision de verser des indemnités, sur une période de 40 ans, à un travailleur migrant saisonnier – grâce à l’aide des TUAC Canada et d’autres militants syndicaux.
« Notre ardeur à défendre la cause des travailleurs agricoles migrants au Québec et ailleurs a des effets bénéfiques concrets », de dire le président national des TUAC Canada Wayne Hanley. « Le réseau établi a fonctionné tel qu’il est censé le faire afin d’assurer que ce travailleur migrant en particulier obtienne l’indemnisation qu’il mérite. »
Quelques heures seulement après que le bras droit de Rigoberto Quieju – un Guatémaltèque de 28 ans – ait été pris dans l’engrenage de l’arbre de transmission d’une veille presse à foin modifiée, la CSST a procédé à une enquête et a conclu que l’équipement utilisé n’était pas protégé adéquatement, rendant ainsi l’employeur responsable en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité du travail du Québec.
La sensibilisation du public par les médias a maintenu l’attention de la CSST sur ce cas, tout comme la solidarité citoyenne et le réseautage. Un membre militant de l’AFPC, Guy Roy – qui a fondé l’Organisation québécoise de solidarité internationale des droits humains – a pris connaissance de l’affaire et a visité Quieju à l’hôpital; il a aussi assuré un suivi avec la CSST. Après avoir appris l’existence du centre de soutien de l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA) – fondé par la défunte militante Patricia Pérez et appuyé par les TUAC Canada – Roy a communiqué avec Nicolas Lemieux, représentant syndical à la section locale 502 des TUAC Canada, qui à son tour l’a mis en contact avec le centre, après quoi il a fait le lien avec le service juridique de sa section locale pour assurer un suivi auprès de la CSST.
Par ailleurs, au centre de l’ATA, la représentante nationale des TUAC Canada Andrea Galvez – la coordonnatrice du centre – avait reçu un appel directement du beau frère de Quieju qui le cherchait dans toute la province. Après avoir parlé avec Roy au sujet du travailleur blessé, elle s’est rendue immédiatement à l’hôpital pour offrir de l’aide supplémentaire.
Au-delà de l’indemnisation financière accordée par la CSST, Galvez se réjouit de voir que le Centre de soutien pour travailleurs migrants a des poteaux ailleurs que dans la communauté de Saint-Rémi où il est situé. « La grande victoire pour moi, c’est de constater que le flambeau de Patricia Pérez a été passé à d’autres citoyens qui, sur une base complètement bénévole, décident d’aider des gens dans le besoin », raconte-t-elle.
On voit à gauche, Lemieux, Galvez et Roy, sur la photo obtenue avec la gracieuse permission du bulletin Le Monde Ouvrier publié par la FTQ.